Renault-Nissan pourrait prendre en avril le contrôle du russe Avtovaz

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  414  mots
Photo AFP
L'Alliance devrait prendre le mois prochain plus de 50 % du capital du fabricant des Lada. La Russie génère les meilleures marges par véhicule de Renault.

"L'accord a été retardé à cause des élections en Russie. Mais c'est une question de semaines. L'Alliance Renault-Nissan va prendre 50 % et une action d'Avtovaz", assure à "latribune.fr" le directeur général de Renault Russie, Bruno Ancelin. "La signature ne devrait pas avoir lieu avant au moins le début avril", précise une source officieuse.
En décembre dernier, le président d'Avtovaz, Igor Komarov, avait affirmé qu'il espérait la finalisation de la transaction en mars 2012. Mais les négociations sont plus longues que prévu et le processus électoral n'a rien arrangé. Initialement, les discussions auraient d'ailleurs dû être terminées en... décembre 2011. La firme au losange détient aujourd'hui 25 % du premier groupe automobile russe. Elle restera majoritaire au sein du célèbre constructeur des Lada mais son partenaire Nissan sera désormais également présent dans l'actionnariat. Le français pourrait  passer à environ 35 % tandis que le japonais acquerrait 15 % des parts. Le chef de file demeura le groupe automobile de Boulogne-Billancourt.

Marché stratégique

La Russie est stratégique pour Renault en termes de volumes mais aussi de résultats financiers. D'ores et déjà, "la Russie génère les meilleures marges par voiture de Renault", souligne Bruno Ancelin. Le marché russe a progressé de 39 % l'an passé à 2,65 millions de véhicules. Renault lui-même, qui produit ses véhicules à Moscou, a vendu 154.734 unités en Russie en 2011.
C'est le quatrième marché du groupe français. Renault doit incessamment commercialiser son 4x4 Duster, produit sur place. Avtovaz a vendu pour sa part  575.000 véhicules l'an dernier (contre 523.000 l'année précédente et 354.000 en 2009). La firme demeure toutefois loin des 640.000 ventes de 2008, avant la crise.

Voiture sur base Renault-Nissan

Le constructeur russe lance actuellement sa première voiture sur une plate-forme Renault-Nissan, en l'occurrence celle des Dacia à bas coûts. Il s'agit de la Lada Largus, une Dacia Logan break restylée et fabriquée à Togliatti. Le site du bord de la Volga devrait produire à partir de la fin de l'année une voiture sur cette même plate-forme pour Nissan, puis une autre pour la marque Renault.
Créé par le gouvernement soviétique à la fin des années soixante avec l'aide des ingénieurs de Fiat pour fabriquer sous licence la berline 124 de 1966 (toujours en production), le constructeur russe vise une production proche du million en 2017 et de 1,2 million en 2020. Grâce à l'aide du constructeur français et aux 4 milliards d'euros d'investissements prévus dans les dix ans.