Un sous-traitant automobile interdit de dépot de bilan

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  357  mots
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Le tribunal de commerce d'Épinal a débouté la société Cimest du groupe Plastivaloire de sa demande d'ouverture de redressement judiciaire. Pour les magistrats, la cessation de paiement n'était pas caractérisée.

On ne se place en redressement judicaire qui veut. Le tribunal de commerce d'Epinal vient de le démontrer ce vendredi, en déboutant la société Cimest (groupe Plastivaloire), spécialisée dans la fabrication de pièces plastique pour automobile, de sa demande d'ouverture de redressement judiciaire. Les magistrats ont estimé en que la cessation de paiement, déclarée le 10 mai dernier, n'était "pas caractérisée". Selon eux, "il apparaît que des créances potentiellement mobilisables directement ou indirectement par le groupe Plastivaloire n'ont pas été intégrées dans le descriptif de l'état de cessation de paiement déclaré, alors que l'avance pouvait en être faite pour couvrir largement le découvert bancaire".

Escroquerie selon l'avocat

"Nous avions démontré devant le tribunal qu'il n'y avait pas de cessation de paiement. C'est donc une très grosse satisfaction pour les salariés, c'est un bol d'oxygène, mais sur la durée, rien n'est gagné", a déclaré à l'AFP l'avocat des salariés, Maître Ralph Blindauer. Selon lui, la procédure entamée par les dirigeants de la Cimest était "détournée, pour échapper aux responsabilités". "On assèche le carnet de commande du site, on transfère la production vers des usines low-cost à l'étranger et après on réclame une liquidation: c'est une escroquerie", avait-il déclaré lundi à l'audience, rappelant que la maison-mère, Plastivaloire, faisait "des millions de bénéfice"."On évite le scénario catastrophe. Maintenant, on attend que du législateur un texte de loi qui interdise de telles pratiques, car la dépendance entre le groupe et sa filiale est totale", a expliqué vendredi l'avocat.

L'usine Cimest, implantée à Rupt-sur-Moselle (Vosges), emploie une centaine de salariés qui craignent pour la survie économique de toute une vallée, déjà lourdement touchée par la crise. La société Cimest s'était déclarée en cessation de paiement le 10 mai et depuis un mois, les salariés s'étaient mobilisés avec les élus du secteur en réclamant l'intervention du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.