Les équipementiers auto français percent en Chine... grâce à un excellent savoir-faire

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  580  mots
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Faurecia inaugure ce jeudi un nouveau centre technique à Shanghai. Valeo va ouvrir trois nouvelles usines en 2013 et Plastic Omnium sept. Les équipementiers auto français travaillent notamment en Chine avec les constructeurs allemands mais démarchent aussi les marques locales.

Les équipementiers français se ruent sur la Chine. Yann Delabrière, PDG de Faurecia, le sixième équipementier automobile mondial contrôlé par le groupe PSA, célèbre ce jeudi l'ouverture à Shanghai de son nouveau "Tech Center " qui fera aussi office de siège pour la Chine. La nouvelle installation servira de centre de recherche et développement pour trois des principales activités du groupe: sièges, systèmes d'intérieur et extérieurs d'automobiles. Le nombre total de techniciens de projets et ingénieurs pour ces trois métiers passera à 800 personnes.

12 à 13 nouvelles usines

Jacques Aschenbroich, patron de Valeo, inaugure pour sa part vendredi une nouvelle extension de son usine de Nankin pour des transmissions à double embrayage. Valeo ne chôme pas. L'équipement prévoit trois extensions de sites et trois usines entièrement nouvelles en Chine en 2013. "Nous allons créer 12 à 13 usines en Chine prochainement, dont 7 en 2013", expliquait pour sa part récemment Laurent Burelle, PDG de l'équipementier auto familial français Plastic Omnium. Le plasturgiste y dispose déjà de 13 sites industriels. Au programme également: un nouveau centre de recherche et de développement à Anting (Shanghai), qui emploiera 400 personnes au départ et 700 à terme.

Usines en Chine très rentables

Faurecia a connu une croissance rapide dans le pays et dispose désormais de 39 sites industriels dans le pays, où il emploie un total de 8.500 personnes. Depuis 2009, Faurecia a triplé son chiffre d'affaires local pour atteindre 1,5 milliard d?euros l'an dernier et compte encore le doubler d'ici à 2016 à 3,3 milliards d?euros, soit 15% du chiffre d'affaires du groupe. Valeo dispose de son côté de 22 usines en Chine aujourd'hui. Ce marché contribuait déjà à hauteur de 18% aux prises de commandes du groupe en 2012. La Chine devrait  devenir le premier débouché de Valeo en 2015. Le groupe compte y doubler son chiffre d?affaires à cet horizon.

"Nous allons doubler notre chiffre d'affaires en Chine entre 2012 et 2016", soulignait  également Laurent Burelle de Plastic Omnium. Le volume d'affaires l'an dernier y atteignait les 475 millions d'euros avec 3.800 personnes.  "Dans les quatre prochaines années, nous  allons investir sur place 250 à 300 millions d'euros, soit le quart de nos investissements totaux", poursuivait Laurent Burelle. Plastic Omnium doit démarrer 107 nouveaux programmes de véhicules en 2013, dont le tiers en Chine. "Quand vous ouvrez une usine en Chine, ça devient rentable au bout d'un an. C'est très rapide", soulignait le dirigeant lors d'un déjeuner de presse récent.

Marques locales visées

Les grands équipementiers automobiles français se portent mieux que Renault et PSA, car ils ont su mieux s'internationaliser et valoriser leurs technologies de pointe. Ils se sont imposés auprès des constructeurs automobiles allemands, qui absorbent 29% du chiffre d'affaires de Valeo par exemple  (ventes directes aux constructeurs), tout en prenant pied dans l'ex-Empire du milieu.

Les deux stratégies peuvent se combiner. Car c'est pour accompagner les constructeurs français (PSA) mais aussi leurs clients allemands et accessoirement américains que les équipementiers tricolores se sont implantés sur place. Le premier client de Plastic Omnium en Chine est ainsi... le groupe Volkswagen. Les équipementiers automobiles français comme Faurecia ou Valeo démarchent aussi les constructeurs chinois. Faurecia estime que les marques locales, telles Geely, Changan et Great Wall, devraient accaparer 12% de ses ventes en Chine d'ici à 2016. Le savoir-faire de ces fabricants de composants, qui équipent les modèles les plus prestigieux de la production auto mondiale, est apprécié et reconnu dans l'ex-Empire du milieu.