Renault affirme que ses prix de vente rattrappent ceux de Volkswagen. Parce qu'ils le méritent

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  491  mots
Carlos Tavares, Directeur général délégué de Renault. Copyright Reuters
Carlos Tavares, directeur général délégué de Renault, affirme que les prix de vente de Renault sont revenus dans la moyenne de la concurrence européenne aujourd'hui. Il reste encore un écart avec Volkswagen, mais ledit écart a été divisé par deux en deux ans, selon le dirigeant.

Une Renault doit-elle toujours être vendue moins chère que ses concurrentes pour trouver preneur? Non, se réjouit Carlos Tavares, Directeur général délégué de Renault. "A la  fin 2011, les Renault se négociaient  moins cher que la moyenne des concurrentes en Europe et dans d'autres pays. Mais, aujourd'hui, Renault est dans la moyenne des prix pratiqués en Europe", souligne le dirigeant. "Il reste quelques écarts avec Volkswagen. Mais cet écart a été divisé par deux en deux ans". 

En fait, "les prix de Volkswagen ont baissé et les nôtres ont monté", explique Carlos Tavares. Il est loin le temps où Benrd Pischetsrieder, président du groupe Volkswagen de 2002 à 2006, nous affirmait qu'une Renault se vendait 8% moins cher qu'une Volkswagen. On se souvient que Carlos Ghosn, PDG de Renault, déplorait encore dans un passé récent que le prix de transaction d'une Renault  fût inférieur à celui d'une Peugeot!

Clio et Captur gagnent de l'argent

"Nous voulons garder le cap sur les prix", affirme Carlos Tavares, indiquant:  "si tous nos concurrents faisaient comme nous, nous nous porterions tous mieux". Alors que Renault perdait de l'argent ces dernières années sur ses petites voitures Twingo et Clio, Carlos Tavares assure que les nouvelles "Clio IV et Captur gagnent de l'argent. Grâce à l'efficience de conception et industrielle. Mais aussi grâce à la maîtrise des rabais due à l'attractivité des produits. Quand le client veut un Captur bleu à toit blanc, il est prêt à le payer".  Bon pour les marges! 

"Si je vous donnais l'objectif de prix que nous nous sommes fixés par rapport à nos concurrents, vous ne me croiriez pas. Mais vous le constaterez au fur et à mesure", lâche -t-il. Dacia, la marque roumaine à bas coûts, contient aussi, voire davantage, ses prix que le label Renault lui-même, ne pratiquant quasiment pas de rabais et faisant l'essentiel de ses ventes grâce aux clients particuliers, le canal le plus rentable. Renault souligne que, dans ses comptes financiers du premier semestre, la hausse du prix de vente moyen des véhicules a généré 261 millions d'euros au niveau de la marge opérationnelle. Pas mal.

Baisse forte des ventes en Europe

C'est aussi en partie parce qu'il refuse les remises extrêmes que les ventes de Renault ont baissé aussi fort en Europe sur les six premiers mois de l'année, souligne-t-on au sein du constructeur au losange!   "Certains concurrents achètent des parts de marché",  s'insurge Carlos Tavares. Si Dacia a augmenté ses immatriculations de 17,6% à 141.300 exemplaires sur le premier semestre dans l'Union européenne (hors utilitaires), la marque Renault elle-même a baissé de 10,4%.

La marque Renault pèse à peine 6,5% du marché européen (6,8% il y a un an), contre 2,3% pour Dacia (1,8% précédemment). Un point bas quasiment historique pour la firme de  Boulogne-Billancourt! La revalorisation des prix de vente n'explique toutefois pas  à elle seule une telle dégringolade.