Autopartage : PSA essuie un revers à Berlin avec la fin de Multicity

Par Nabil Bourassi  |   |  478  mots
Multicity a tenté d'infléchir son modèle fondé seulement sur des voitures électriques en incorporant à son parc des Citroën C1, des voitures essence.
Le groupe automobile français qui se veut très offensif dans les nouvelles mobilités a annoncé la fin de Multicity à Berlin. Ce service d'autopartage se voulait 100% électrique, mais face à la concurrence, la rentabilité n'était pas au rendez-vous. Le groupe veut faire évoluer son offre de nouvelles mobilités, mais peine à fournir des services intégrés...

Mauvaise nouvelle pour PSA ! Le groupe automobile français qui a décidé de s'investir dans les nouvelles mobilités vient pourtant d'annoncer la fin de son service Multicity à Berlin. Ce service lancé en 2012 proposait de l'autopartage en C-Zéro, une voiture 100% électrique. Mais face à la concurrence d'autres systèmes d'autopartage, Multicity n'était plus adapté.

« C'est un repositionnement de notre stratégie », se défend-on chez Free2Move, la filiale nouvelles mobilités de PSA.

« Multicity était précurseur lors de son lancement, mais l'évolution de l'environnement concurrentiel dans l'agglomération berlinoise fait que ce marché est devenu trop saturé pour qu'il soit rentable (...) ceci étant, l'application Free2Move reste opérationnelle à Berlin », tente-t-on d'expliquer.

Un retour d'expérience pour Free2Move

Sur le site spécialisé Automotive News, Brigitte Courtehoux, vice-présidente de Free2Move a justifié sa décision : « cette expérience nous a appris que nous avons besoin de plus de voitures à mettre à disposition des clients, maintenant nous savons comment entrer dans une agglomération, et traiter notre relation client ».

En réalité, le modèle de Multicity était compliqué à partir du moment où le choix initial était de constituer un parc 100% électrique.

« Ce choix était un véritable atout différenciant pour notre clientèle, mais ce modèle imposait des problèmes logistiques et infrastructurels majeurs notamment en ce qui concerne la recharge des batteries », nous explique un porte-parole de FreetoMove.

D'autant que Multicity fonctionnait selon le système du « free floating », c'est-à-dire sans borne de stationnement et recharge, à l'image d'Autolib à Paris.

Le tout électrique est-il pertinent ?

En face, les concurrents ont plutôt fait le choix de voitures thermiques ou hybrides non rechargeables, soit des offres moins contraignantes en termes d'exploitation. Multicity a d'ailleurs tenté d'infléchir cette stratégie en incorporant des voitures thermiques, 100 Citroën C1 pour 230 C-Zéro.

Pour le groupe français, cet échec ne condamne pas pour autant l'autopartage 100% électrique. Et de citer l'exemple de Madrid où Emov remporte un gros succès. « Madrid a instauré un système très favorable aux voitures électriques et partagées. En ce moment d'ailleurs, la ville connait un grave épisode de pic de pollution et de fait, l'ensemble de la circulation des voitures thermique est fortement restreint », rappelle un porte-parole de Free2Move. De plus, le parc à Madrid est autrement plus conséquent avec près de 500 voitures disponibles.

PSA se dit toujours engagé dans les nouvelles mobilités y compris dans l'agglomération berlinoise. Mais de fait, le groupe français ne sera plus qu'un agrégateur de solutions et n'opérera plus, pour le moment, de services de mobilités en propre. La fin de Multicity ne serait qu'un retrait tactique à en croire Free2Move. Mais sans services intégrés, la marque de PSA doit encore prouver la pertinence de son modèle.