Nissan prêt à dépenser 2,6 milliards d'euros pour monter à 25% dans Renault ?

Par latribune.fr  |   |  426  mots
Renault réunit une nouvelle fois son conseil d'administration ce vendredi. "Nous sommes prudemment optimistes quant à un accord" entre Nissan et l'Etat, a indiqué jeudi à l'AFP une source proche du dossier.
Selon la presse japonaise, Nissan a demandé à l'Etat français de s'engager à ne pas trop peser sur les décisions de Renault. Si aucun compromis n'est trouvé, le constructeur nippon prévoit de monter à 25% dans Renault. Mais, un accord à l'amiable entre les différents acteurs semblent se profiler.

Nissan ne veut absolument pas perdre son influence au sein de Renault. Selon l'édition matinale de l'Asahi Shimbun, Nissan a demandé à l'Etat français de s'engager concrètement à ne pas exercer un pouvoir trop fort sur les décisions du constructeur automobile français.

Si une entente n'était pas conclue sur ce point à l'issue du conseil d'administration de Renault ce vendredi, Nissan pourrait décider de monter à 25% dans Renault, indique l'Asahi. Le cas échéant, en vertu des lois japonaises, Renault ne pourrait plus utiliser ses droits de vote au sein du groupe japonais bien qu'en détenant 43,4%, précise l'Asahi. La chaîne publique NHK donne des informations similaires. Pour monter à 25%, Nissan serait prêt à dépenser 2,6 milliards d'euros.

En clair, Nissan ne veut pas que le gouvernement français use du droit que va lui donner l'application de la loi "Florange" qui récompense les actionnaires de long terme par l'octroi de droits de vote double.

"Il existe au sein de Nissan des inquiétudes quant aux répercussions sur le constructeur japonais d'une influence trop forte du gouvernement français sur les décisions de Renault et par voie de conséquence sur son attitude envers son  partenaire", précise le journal.

Le "coup de force" qui déplait à Nissan

A l'origine de ces tensions qui durent depuis huit mois figure la décision du gouvernement de faire monter l'Etat de 15 à 19,7% du capital de l'ancienne Régie nationale. Il a ainsi réussi à imposer l'application de la loi "Florange".

Le coup de force a déplu à Nissan, dirigé comme Renault par Carlos Ghosn. Les deux entreprises sont liées depuis 1999, mais, au titre de la réglementation sur l'"autocontrôle", Nissan ne jouit pas de droits de vote chez Renault bien que son activité soit aujourd'hui plus du double de celle de son partenaire. Selon la firme japonaise, l'influence accrue des pouvoirs publics français est de nature à déséquilibrer l'alliance.

Vers un accord à l'amiable ?

Renault réunit une nouvelle fois son conseil d'administration ce vendredi. "Nous sommes prudemment optimistes quant à un accord" entre Nissan et l'Etat, a indiqué jeudi à l'AFP une source proche du dossier. "Nous nous concentrons sur un accord qui rétablirait l'équilibre de l'alliance" Renault-Nissan, a-t-elle ajouté sous couvert d'anonymat.

La priorité de l'Etat est de maintenir une minorité de blocage dans Renault mais en aucun cas de s'immiscer dans la gestion de l'alliance formée avec le japonais Nissan, avait déclaré mardi 8 décembre le ministre de l'Economie Emmanuel Macron.

(Avec AFP)