PSA prêt à s'offrir Opel malgré ses déboires

Par latribune.fr  |   |  509  mots
Opel et PSA ont plusieurs projets de développement industriel en commun.
Le groupe automobile français emmené par Carlos Tavares a confirmé qu'il avait entamé des discussions avec l'américain General Motors en vue de l'acquisition de sa marque européenne Opel. Ce projet se fonde sur l'éphémère partenariat lancé en 2012, mais qui avait lancé quelques projets industriels en commun toujours en oeuvre aujourd'hui. Les activités européennes de General Motors ont accusé en 2016 de nouvelles pertes, pour la seizième année consécutive...

PSA étudie actuellement avec General Motors une acquisition potentielle d'Opel, la filiale européenne du constructeur automobile américain, a confirmé mardi un porte-parole du groupe français.

L'action PSA bondit en Bourse

Reuters avait auparavant appris de deux sources proches du dossier que PSA et GM étaient en discussions avancées sur une fusion entre PSA et Opel, une nouvelle qui a fait bondir le titre du français de plus de 5% à la Bourse de Paris.

Le titre gagnait 5,13% à 18,845 euros à 13 heures 15, dans des volumes d'échanges étoffés, après avoir touché un plus haut depuis juillet 2015 à 19,165 euros.

En avant-Bourse à Wall Street, le titre GM progresse de 2,8%. Les spéculations sur une consolidation du secteur profitent à l'ensemble des valeurs automobiles des deux côtés de l'Atlantique.

Il y a dix jours, General Motors publiait ses résultats annuels accusant un nouveau déficit pour ses activités européennes, soit sa seizième année consécutive dans le rouge.

"GM et PSA examinent régulièrement les opportunités d'extension (de leur alliance) et de coopération", a déclaré le porte-parole de PSA. "PSA confirme qu'avec GM, il explore de nombreuses initiatives stratégiques visant à améliorer sa rentabilité et son efficacité opérationnelle, y compris une acquisition potentielle d'Opel."

PSA et Opel ont actuellement trois projets communs de véhicules, le nouveau Zafira produit en France chez PSA, le successeur du C3 Picasso qui sera fabriqué en Espagne chez Opel et un petit utilitaire.

Ces partenariats industriels, ainsi qu'une coentreprise dans les achats de pièces en Europe, sont hérités de la grande alliance stratégique nouée début 2012 entre General Motors et PSA, mais dont les ambitions ont ensuite été considérablement revues à la baisse. Le groupe américain a finalement cédé fin 2013 les 7% qu'il avait pris au capital de PSA alors en graves difficultés financières.

Opel reste muet pour l'instant

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès d'Opel ou de deux actionnaires de PSA, la famille Peugeot et le groupe chinois Dongfeng Motor. Par la voix d'une porte-parole du ministère de l'Economie, l'Etat français, troisième grand actionnaire de PSA, n'a pas souhaité commenter ces informations.

La question d'un rapprochement entre PSA et Opel, basé en Allemagne et présent en Grande-Bretagne sous la marque Vauxhall, avait fait surface du temps de la grande alliance avec GM.

Le président du directoire de PSA Carlos Tavares, venu de Renault Nissan , connaît bien les avantages d'un tel projet dans un secteur automobile où la taille est devenue cruciale, notamment pour les constructeurs généralistes. Il en connaît aussi les inconvénients, notamment la complexité sociale et industrielle qui accompagne tout rapprochement.

PSA compte dix usines d'assemblage en Europe, dont cinq en France. Il a vendu 3,15 millions de véhicules à travers le monde l'an dernier sous ses trois marques Peugeot, Citroën et DS.

(Avec Reuters)