Renault bondit en Bourse après de nouvelles rumeurs sur une fusion avec Nissan

Par Nabil Bourassi  |   |  360  mots
Carlos Ghosn n'a jamais officiellement annoncé qu'il travaillait sur le scénario d'une fusion avec Nissan. (Crédits : Gonzalo Fuentes)
C'est la deuxième fois en moins d'un mois, que les marchés font flamber le titre Renault sur fond de rumeurs autour d'une fusion avec Nissan. Aucun des protagonistes n'a souhaité ce qui a été qualifié de "spéculations", mais le marché y croit de plus en plus...

Sur les marchés financiers, la rumeur, aussi nocive soit elle pour la stabilité d'un cours, s'analyse souvent comme un message sibyllin des investisseurs. Dans le cas de Renault, celui-ci est désormais clair, les marchés veulent pousser à une fusion du constructeur automobile français à Nissan dont il possède environ 44%.

Tant et si bien, qu'à chaque rumeur, le titre Renault s'envole. En moins d'un mois, c'est la deuxième fois que l'action du groupe français flambe. Le 8 mars dernier, lorsque Reuters annonçait que l'État français songeait à vendre sa participation de 15% dans Renault à Nissan (qui possède déjà 15% du capital, mais sans droits de vote), l'action s'était envolée jusqu'à 12%.

Un titre en hausse de 8%

 Les démentis de toutes les directions concernées, mais également du ministre de l'Économie lui-même n'ont pas convaincu les marchés que le scénario de la fusion n'était plus à l'ordre du jour. Ce jeudi 29 mars, c'est après une dépêche de Bloomberg que les marchés sont repartis à la chasse des actions Renault. Le titre a grimpé de près de 8% dans les premiers échanges, avant de tempérer sur une hausse de 5% vers 12h30 qui reste toutefois la plus forte hausse du CAC 40.

Selon l'agence de presse financière, Carlos Ghosn conduirait les négociations d'une fusion et se placerait à la tête de la nouvelle entité. Pour l'heure, Renault, Nissan et Bercy ont préféré ne pas commenter la rumeur au lieu des démentis qu'ils avaient apporté quelques semaines auparavant. Ils ont toutefois qualifié cette information de "spéculations".

Un programme de privatisations

Selon l'AFP, une source interne à Nissan croit savoir que le contexte politique français joue beaucoup en la faveur de ces rumeurs. Elle rappelle que le gouvernement souhaite engager plusieurs privatisations. Le gouvernement français n'a toutefois pas donné de liste d'entreprises qui seraient visées par ce programme de privatisations.

En attendant, les investisseurs semblent très réceptifs à l'idée d'une fusion, un scénario qui n'a pourtant jamais été vraiment (et officiellement) mis sur la table par la direction de Renault...