Renault-Nissan espère de nouvelles synergies avec Mitsubishi

Par latribune.fr  |   |  536  mots
L'Alliance Renault-Nissan compte d'autres marques comme Dacia, Infiniti ou Datsun, soit autant de possibilités de créer de nouveaux modèles à partir d'une même plateforme.
Après avoir annoncé un plan de synergies industrielles de 5,5 milliards à horizon 2018, l’Alliance Renault-Nissan n’exclut pas que désormais, cet objectif aille encore plus loin une fois le rachat de Mitsubishi achevé.

Renault et Nissan ont généré 4,3 milliards d'euros de synergies fin 2015, soit un an en avance par rapport à l'objectif initial. Le groupe indique que les synergies dégagées ont été essentiellement concentrées sur les fonctions achat, ingénierie, ressources humaines, et fabrication et logistique. "Si Renault et Nissan restent des entreprises distinctes, chaque fonction est pilotée par un Directeur commun à l'Alliance", explique un communiqué.

"La convergence de quatre de nos directions majeures a permis de créer de la valeur en abaissant les coûts, en évitant des dépenses et en augmentant nos recettes" a déclaré Carlos Ghosn, cité dans un communiqué de l'Alliance.

Au cœur des synergies dégagées, la plateforme modulaire CMF-C/D. Celle-ci permet de construire des véhicules de plusieurs marques de l'Alliance et de dégager autant de synergies de développement. L'Alliance Renault-Nissan estime que cette stratégie de plateformes permet d'économiser 40% en coûts d'ingénierie et 30% en coûts d'achats.

Une plateforme, plusieurs modèles

Elle a été conçue pour offrir de la souplesse aux designers et aux architectes pour concevoir des modèles sur le segment D mais également sur le C. Ainsi, Nissan a pu lancer son dernier Qashqai, son X-Trail mais également le Rogue, à partir de la même plateforme. De même, Renault a développé ses derniers modèles comme l'Espace, le Kadjar, la Talisman et la nouvelle Mégane et tout dernièrement, le nouveau Koleos. Les autres marques du groupe sont également capables de concevoir des modèles, comme Infiniti, Datsun (filiale de Nissan) ou Dacia.

L'Alliance prévoit d'étendre et généraliser sa stratégie des plateformes modulaires sur les segments A et B. D'ores et déjà, le CMF-A a permis de bâtir le Kwid, cette petite voiture d'entrée de gamme lancée en Inde en septembre 2015. Datsun s'en est servi pour dessiner le Redi-Go, toujours à destination du marché indien. Une plateforme CMF consacrée au segment B est également prévue. Elle devrait accueillir le successeur de Clio et du Captur, mais ces modèles étant encore récents, ce n'est pas pour tout de suite. Au final, l'Alliance ambitionne de fabriquer 70% de ses véhicules à partir d'architectures CMF à horizon 2020.

Les autres leviers de synergies reposent sur l'échange des bons procédés en matière de production. Des équipes assurent ainsi la liaison entre les méthodes du japonais Nissan, et celles appliquées par Renault. Ce programme baptisé Alliance Production Way ne chiffre toutefois ni ses objectifs ni ses premiers résultats.

Mitsubishi pour de nouvelles synergies

Enfin, l'intégration de Mitsubishi laisse espérer que l'Alliance pourrait aller plus loin encore dans les synergies. Nissan a récemment annoncé qu'il entrait dans le capital de son compatriote en difficulté à hauteur de 34% pour 2,3 milliards de dollars. "L'objectif va augmenter", a indiqué lundi Arnaud Deboeuf, délégué à la présidence de l'Alliance, lors d'un point au siège de Nissan. "Le principal objectif de notre travail est de trouver des synergies supplémentaires entre Nissan et Mitsubishi. Nous verrons ensuite quelles synergies globales nous pourrons dégager pour l'Alliance", a-t-il ajouté.