Rentabilité insolente pour PSA qui creuse l'écart avec Renault et Fiat...

Par Nabil Bourassi  |   |  507  mots
(Crédits : Christian Hartmann)
Le groupe français, qui compte comme marques Peugeot, Citroën, DS et Opel, est parvenu à enregistrer des résultats financiers en forte hausse en 2019, malgré les difficultés du marché automobile. Jamais le groupe n'avait enregistré des résultats aussi élevés. Ces performances frisent l'insolence au regard de ceux affichés par Renault, mais également par Fiat Chrysler avec qui il doit fusionner à la fin de l'année.

Les surperformances du groupe PSA ont-elles commencé à lasser les marchés ? Avec une hausse de 1,27% du titre du groupe automobile français dans les premiers échanges consécutifs à la publication des résultats, les investisseurs ne semblent pas plus impressionnés que cela. Pourtant, le groupe emmené par Carlos Tavares a, une fois encore, enregistré en 2019 des résultats record. Mais la particularité de cet exercice, c'est que PSA est parvenu à améliorer ses ratios financiers dans un contexte de marché très détérioré.

Tous les ratios financiers en hausse

Le résultat opérationnel courant est ressorti en hausse de 11,2% à 6,324 milliards d'euros, la seule branche automobile a amélioré ce paramètre de près de 13%, à 5,037 milliards d'euros. Soit une marge opérationnelle de 8,5% en hausse de 0,8 point. Plus impressionnant encore, et véritable boussole des marchés, le groupe a généré un "free cash-flow" de 2,745 milliards d'euros dont 3,2 milliards pour la branche automobile.

Ceci pour un chiffre d'affaires en hausse de 1% seulement, à 74,7 milliards d'euros, en raison des effets de la détérioration de la conjoncture sectorielle. Autre bonne nouvelle, Opel-Vauxhall, racheté en 2017 et coupable d'avoir fait perdre plus de 20 milliards d'euros à General Motors, affiche une marge opérationnelle de 6,5%.

Le "pricing power" contribue largement aux profits

Le groupe PSA confirme donc la stratégie de croissance rentable engagée par Carlos Tavares. Celle-ci consiste à une impitoyable chasse aux coûts à tous les niveaux parallèlement à une stratégie produit fondée sur le "pricing power". L'effet du "mix produit" a contribué a largement compensé les effets des taux de change ou "du mix géographique". Sur ce dernier point, PSA souffre encore des effets de comparaison avec les activités iraniennes où il a dû se retirer en mai 2018 après le retour des sanctions américaines. La dégringolade du marché chinois aura également coûté 700 millions d'euros à PSA en 2019, en attendant les mesures de réductions des coûts dont une probable vente de l'une des quatre usines situées sur place.

Ces résultats record contrastent avec ceux enregistrés par le groupe Fiat Chrysler Automobiles avec qui PSA est engagé dans un processus de fusion à 50-50. Le groupe italo-américain a vu son chiffre d'affaires baisser de 2% en 2019, ainsi que ses profits. Seul sa marge opérationnelle est ressortie à la hausse (+1 point) mais reste largement en-dessous de celle de PSA, à 6,2%. La performance de PSA contraste également avec celle de son compatriote Renault dont le chiffre d'affaires a baissé de 3,3% et la marge opérationnelle est ressortie à 4,8%.

Carlos Tavares récompense les bas salaires

Carlos Tavares a annoncé que le groupe reverserait une prime d'intéressement de 4.100 euros aux salaires inférieurs à deux fois le SMIC. "Les résultats records [...] nous permettent de faire en sorte que les primes d'intéressement et de participation versées à nos salariés soient elles aussi en augmentation", a déclaré le PDG du groupe PSA en ajoutant: "Voilà le retour de la création de richesses vers nos salariés".