Nouveau dieselgate : Fiat s'écroule de 16% et dément les accusations américaines

Par latribune.fr  |   |  549  mots
Le groupe Fiat Chrysler Automobile serait dans le collimateur de l'agence environnementale américaine, d'après des rumeurs.
Les autorités américaines ont officiellement mis en accusation le groupe automobile sur la présence d'un logiciel de triche sur les émissions polluantes sur 104.000 véhicules. L'action s'est écroulée de plus 16% à la Bourse de Milan.

Le constructeur automobile italo-américain Fiat Chrysler Automobiles (FCA) a été accusé jeudi par les autorités américaines d'avoir truqué les moteurs de 104.000 de ses véhicules diesel aux Etats-Unis dans le but de minimiser le niveau réel des émissions polluantes de ses moteurs, utilisant un stratagème similaire à celui de Volkswagen. Cette affaire intervient juste au lendemain du jour où, pour se sortir du scandale du "dieselgate", le groupe allemand a plaidé coupable de fraude aux Etats-Unis acceptant de verser près de 22 milliards de dollars de dédommagements et de pénalités.

Des modèles Jeep Cherokee et Dodge Ram épinglés

Le groupe italo-américain aurait installé un logiciel truqueur sur des modèles Jeep Cherokee et des camionnettes à plateau (pick-ups) Dodge Ram 500, fabriqués entre 2014 et 2016, et n'en aurait pas informé les autorités, résume l'Agence de protection de l'environnement (Environmental Protection Agency, ou EPA) dans un communiqué. La patronne de l'agence californienne de l'environnement (California Air Resources Board, ou Carb), Mary Nichols, qui participe à l'enquête avec son homologue fédéral de l'EPA, a déclaré de son côté :

"Une fois encore, un grand constructeur automobile a pris la décision commerciale de contourner les règles et s'est fait attraper."

"Grave violation de la loi"

"Le fait de dissimuler un logiciel qui affecte les émissions dans un moteur constitue une grave violation de la loi qui peut se traduire par une pollution néfaste de l'air que l'on respire", a commenté Cynthia Giles, une des responsables de l'EPA, citée dans le communiqué.

L'action Fiat Chrysler Automobiles s'est effondrée de 16% à Milan dans l'après-midi alors qu'une rumeur faisait état de l'imminence d'une mise en accusation formelle.

De son côté, le groupe Fiat Chrysler Automobiles a d'ores et déjà rejeté ces accusations à travers un communiqué. Le groupe rappelle qu'il a passé "des mois à produire des volumineux documents pour répondre aux requêtes de l'EPA et aux autres autorités gouvernementales". Le groupe FCA se dit impatient de rencontrer les représentants de l'EPA pour leur démontrer que les choix des technologies de contrôles d'émissions sont légaux et ne contiennent pas de logiciels de triche.

Doutes des autorités françaises sur la Fiat 500X

En début de semaine déjà, alors que Détroit inaugurait son salon automobile, Sergio Marchionne, patron du groupe FCA, répondait à des doutes des autorités françaises sur les émissions de sa Fiat 500X.

"La règle qui prévaut au sein de l'Union européenne veut que les juridictions nationales soient compétentes quand il s'agit de l'homologation de ces voitures", a déclaré Sergio Marchionne.

"Je n'ai pas remis en cause la certification des voitures de Volkswagen par les régulateurs allemands ni celles des voitures Renault par la France", a-t-il conclu, écartant toute idée de s'asseoir autour d'une table avec les régulateurs français.

Plongeon en Bourse

L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a reculé de 1,70% à 19.157 points, plombé par la chute de Fiat Chrysler.

Le titre du constructeur automobile italo-américain, plusieurs fois suspendu, a cédé 16,14% à 8,78 euros et a entraîné dans sa chute la holding de la famille Agnelli, Exor (-9,36% à 40 euros).

(Avec AFP)