Tesla et Consumer Report s'affrontent au sujet d'Autopilot

Par latribune.fr  |   |  493  mots
Tesla estime ne pas avoir sous-estimé la mise au point de son système de conduite autonome.
Selon la revue de protection des consommateurs, le système Autopilot n'est pas suffisamment fiable et crée la confusion dans l'esprit des conducteurs. Tesla se défend d'avoir présenté Autopilot comme un dispositif de conduite en totale autonomie.

Tesla est en délicate posture... Avant les conclusions de l'enquête de la NHTSA - l'autorité américaine de la sécurité routière - sur l'accident qui a coûté la vie à un conducteur d'un Model S activé en mode Autopilot, la marque américaine de voitures électriques de luxe doit affronter celles de Consumer Report, une revue influente, équivalente au Que choisir français.

Un déploiement "agressif"

Dans son dernier numéro, le magazine aux 7 millions d'abonnés dézingue littéralement le système de conduite autonome mis au point par Tesla. Il reproche à la firme californienne d'avoir déployé trop "agressivement" son système Autopilot, créant la confusion auprès des conducteurs, alors même que les autres constructeurs se contentent pour l'instant de proposer des modes d'autonomie très restreints.

"C'est le seul constructeur qui permet aux chauffeurs de ne pas tenir le volant pendant des durées significatives, et la collision fatale a mis en relief les risques potentiels", écrit la revue. Ainsi, là où les marques concurrentes ne permettent pas au conducteur de lâcher le volant sur une période prolongée, le système Autopilot peut rester enclenché sans intervention du conducteur pendant plus de trois minutes.

Le conducteur regardait Harry Potter

Pour Consumer Report, le conducteur croit pouvoir rouler en autonomie absolue et relâche par conséquent ses réflexes et son attention. Dans le cas de l'accident mortel du 7 mai, des témoins rapportent que le conducteur était en train de regarder Harry Potter. La revue accuse Tesla de donner "un faux sentiment de sécurité" sur la base d'une "montagne de promesses sur des technologies non confirmées".

Par conséquent, Consumer Report demande à Tesla de désactiver le système le temps de le reconfigurer afin de contraindre le conducteur de garder les mains au volant. La revue demande également à Tesla de changer sa communication au sujet d'Autopilot (et d'ailleurs de ne plus l'appeler ainsi) en indiquant plus clairement les limites de ce système. Et enfin, de tester son système dans des situations très critiques et éviter le lancement de versions bêta.

"Nos clients ne sont pas des cobayes"

De son côté, Tesla a nié les accusations de négligence dans la mise au point d'Autopilot. "Nos clients ne sont pas de cobayes", écrit ainsi Tesla. La marque fondée par Elon Musk rappelle qu'il n'a jamais été dit qu'Autopilot était un dispositif de conduite autonome complet et que les clients sont parfaitement tenus au courant des limites du système.

C'est la NHTSA qui donnera ses conclusions et ses recommandations. Les constructeurs du monde entier ont les yeux rivés sur cet organisme dont le verdict sur cette affaire pourrait dicter le "droit" d'une technologie qui en est encore à sa préhistoire. Il y a peu de chances que les constructeurs se risquent sur une polémique avec la NHTSA...