L'UE approuve la naissance du plus gros "cimentier" mondial

Par latribune.fr avec AFP  |   |  458  mots
Lafarge cèdera un centre de broyage en France et la quasi-totalité de ses activités à La Réunion.
La Commission européenne a donné lundi son feu vert à la fusion entre les deux géants du ciment, le français Lafarge et le suisse Holcim, qui ont accepté de céder un grand nombre d'actifs pour pouvoir donner naissance au numéro un mondial du secteur.

La décision a été annoncée sur Twitter par la nouvelle commissaire européenne à la Concurrence,  Margrethe Vestager :

"La concurrence est aussi importante dans le secteur du ciment. L'acquisition de Lafarge par Holcim est soumise à certaines conditions. La fusion peut se poursuivre", a écrit la commissaire, qui a pris ses fonctions il y a six semaines, succédant à l'Espagnol Joaquin Almunia.

Un feu vert crucial pour les deux groupes, très présents en Europe, pour qui il reste désormais à obtenir l'autorisation des autorités d'autres pays comme les Etats-Unis ou le Brésil.

Sous conditions

Pour le décrocher, les deux géants n'ont pas ménagé leurs efforts et ont accepté de céder un nombre significatif d'actifs (cimenteries, centres de broyage etc) en Europe. Des activités qui se chevauchaient pour la plupart.

Il s'agissait avant tout de rassurer la Commission, qui craignait que la fusion, telle que présentée au départ, ne nuise à la concurrence sur un grand nombre de marchés, avec à la clé un risque de hausse des prix.

 "La décision est subordonnée à la cession des activités de Lafarge en Allemagne, en Roumanie et au Royaume-Uni, et des activités de Holcim en France, en Hongrie, en Slovaquie, en Espagne et en République tchèque", a ainsi rappelé Bruxelles dans un communiqué.

Des concessions "considérables"

Le total de ces cessions représente 20% du chiffre d'affaires du futur groupe en Europe et 10 à 15% au niveau mondial. Concrètement, Holcim va se retirer de République tchèque et Lafarge devoir céder l'ensemble de ses activités en Allemagne, en Roumanie et en Slovaquie.

Au Royaume-Uni, le Français cédera l'ensemble des activités exercées par l'intermédiaire d'une entreprise commune avec Anglo American, à l'exception d'une cimenterie.

Dans l'Hexagone, le suisse Holcim cédera la plupart de ses activités relatives au ciment, au béton prêt à l'emploi et aux granulats, notamment les cimenteries d'Héming, de Lumbres et de Rochefort-sur-Nenon, les centres de broyage de Dannes, de Dunkerque, de Grand-Couronne, de La Rochelle et d'Ebange, ainsi qu'un terminal d'importation à Dunkerque.

De son côté, Lafarge cèdera un centre de broyage en France et la quasi-totalité de ses activités à La Réunion.

"Holcim et Lafarge ne seront pas autorisées à conclure l'opération tant que la Commission n'aura pas approuvé le ou les acquéreurs des actifs mis en vente", rappelle l'exécutif européen.

La liste approuvée par Bruxelles est pratiquement la même que celle soumise par les deux groupes en octobre, à une exception près qui concerne la France. La station de broyage de St-Nazaire, appartenant à Lafarge, a ainsi été ajoutée à la liste des cessions.