Vers une fin de la grève dans les raffineries de Total

Par latribune.fr  |   |  702  mots
La CGT a a estimé mardi que les conditions d'une suspension de la grève dans le groupe Total , qui dure depuis mercredi dernier, étaient réunies.

"La CGT considère que des avancées significatives obtenues par la mobilisation des salariés crée les conditions d'une suspension", a déclaré à la presse Charles Foulard, coordinateur de la CGT pour le groupe Total à l'issue d'une réunion de neuf heures avec la direction.  Les salariés se réuniront mercredi pour décider de l'arrêt ou non du mouvement, a-t-il précisé.

La pression s'est accentuée ce merdi sur Total alors que le conflit social avec les salariés de ses raffineries en France se poursuit. Après avoir reçu lundi le Président du groupe pétrolier, Thierry Desmaret, Nicolas Sarkozy se serait entretenu ce mardi matin avec le directeur général Christophe de Margerie. Rien n'a filtré sur cet entretien.

Les discussions entre syndicats et direction ont repris au siège de l'entreprise après avoir été rompues dimanche soir. Sur fond de grève générale dans les raffineries du groupe, les syndicats demandent à la direction de dévoiler ses projets sur la raffinerie de Dunkerque, menacée de fermeture et à l'arrêt depuis septembre, et veulent discuter plus largement de l'avenir du secteur.

Total s'est engagé à ne fermer aucune raffinerie dans les cinq ans, a indiqué Charles Foulard, délégué CGT. Mais cet engagement ne concernerait pas Dunkerque.

De plus, le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, a annoncé l'organisation au deuxième trimestre d'une table ronde sur l'avenir de l'énergie en France, répondant à l'une de revendications principales des salariés en grève dans les raffineries de Total. Charles Foulard avait prévenu : "Il n'y aura pas, quelle que soit l'issue de cette négociation, d'appel à la reprise du travail tant que le gouvernement n'aura pas officialisé l'organisation, bien sûr dans le semestre, de cette table ronde sur l'avenir du raffinage.Ce conflit social majeur, à l'aube d'une pénurie de carburant, naît de la seule conséquence de l'autisme, du mépris de M. De Margerie" (directeur général de Total ).

"Ce que nous attendons du groupe Total, c'est d'avoir une visibilité sur la stratégie de cette entreprise et des engagements sur la pérennité à travers un plan d'investissement sur l'ensemble de nos sites", a déclaré Charles Foulard. Lundi, Total avait déjà fait un geste en avançant au 8 mars la date du comité centrale d'entreprise extraordinaire, initialement prévu le 29 mars. Une proposition qui avait satisfait le syndicat FCE-CFDT mais qui est jugée encore insuffisante par le syndicat majoritaire CGT, d'où la poursuite de la grève.

Sept à dix jours de réserve d'essence

Conséquence de ce mouvement social, les pressions s'accentuent autour d'une menace de pénurie de carburant dans le pays. Le gouvernement français et Total se sont déjà voulus rassurants. Lundi soir, on dénombrait au sixième jour de grève, 127 stations à court d'au moins un carburant sur 2.600 stations-service Elf et Total.

Ce mardi, dans un entretien sur BFM radio, Jean-Louis Schilansky, président de l'Ufip a assuré que la France disposait encore de sept à dix jours de réserve et a appelé les Français à ne pas céder à la panique. "C'est ça qui peut provoquer le problème. Il faut prendre du carburant quand on en a besoin. Si on accélère le mouvement, si les gens s'affolent, alors ça peut devenir vraiment désagréable. Aujourd'hui, on n'a pas de pénurie, on a autant de carburant qu'on en veut. Mais c'est vrai que si cette situation se prolonge, cette situation tendue va conduire en gros à des problèmes vers la fin de la semaine prochaine" a-t-il expliqué.

Même son de cloche pour le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, interrogé sur les ondes d'Europe 1. "A cette heure-ci, il n'y a pas de risque de pénurie, nous avons à quelques endroits locaux un peu plus d'une centaine de stations qui sont à sec sur un peu plus de 2.000". Le ministre a appellé au dialogue social et demande à Total de réfléchir à des investissements alternatifs au pétrole et dans les énergies renouvelables.

Retrouvez à ce sujet le dossier de La Tribune de ce mardi "Pourquoi les raffineries ferment".