L'Autorité de tutelle juge "assez satisfaisante" la sûreté des centrales françaises

Par latribune.fr  |   |  348  mots
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La sécurité des centrales nucléaires en France passe par une meilleure anticipation de la maintenance des installations et du remplacement des composants des réacteurs, a expliqué ce mercredi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Les efforts d'EDF, qui exploite les 58 réacteurs français, doivent être poursuivis en termes de sûreté même si des améliorations ont été constatées sur certains sites, a souligné ce mercredi l'ASN lors de la présentation du rapport annuel 2010 sur l'état de la sûreté nucléaire en France.

"Concernant la maintenance ou le remplacement des composants, certaines opérations n'ont pas été assez anticipées par EDF et ont pu conduire à des opérations de maintenance corrective de grande ampleur ou délicate", a précisé Jean-Christophe Niel, directeur général de l'ASN, devant des parlementaires à l'Assemblée nationale.

Le réacteur numéro 3 de la centrale du Bugey (Ain) a, par exemple, été mis à l'arrêt pour une période exceptionnellement longue de 20 mois à cause du remplacement tardif des générateurs de vapeur, a-t-il expliqué.

EDF a demandé en outre à exploiter "en mode dégradé" certaines installations en raison de retards pris dans la programmation de la maintenance, ce que l'ASN a refusé.

Malgré cela, l'année 2010 a été, selon l'organisme de contrôle des activités nucléaires civiles, "assez satisfaisante" quant à la sûreté nucléaire même si quatre centrales sont en retrait par rapport à 2009 sur les règles d'exploitation et la protection de l'environnement. "De ce point de vue, elle est dans la continuité des années précédentes", a dit Jean-Christophe Niel.

Les quatre centrales où les efforts doivent être accentués sont Saint-Alban (Isère), Chinon (Indre-et-Loire), Chooz (Ardennes) et Nogent (Aube). Cinq sites se détachent favorablement du reste du parc en matière de sûreté nucléaire : Bugey (Ain), Penly (Seine-Maritime), Tricastin (Vaucluse/Drôme), Civaux (Vienne) et Golfech (Tarn-et-Garonne).

En 2010, l'ASN a procédé à 1.964 inspections dont 25% de manière inopinée. Les inspections ont concerné aussi bien les centrales nucléaires que des laboratoires. Sur un total de 1.107 incidents, 141 ont été classés au niveau 1 sur une échelle allant de zéro à sept. Trois ont atteint le niveau deux, dont un a concerné la centrale de Chinon.