Total : avant l'accident, la plateforme déversait déjà des hydrocarbures

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  675  mots
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La plateforme Total en mer du Nord, toujours menacée d'explosion, présentait déjà des défaillances. Avec d'autres plateformes pétrolière, elle avait même été épinglée par un organisme de sécurité britannique pour avoir déversé des hydrocarbures.

La plateforme Total avait déjà déversé du pétrole et du gaz en mer du Nord au cours de ces dernières années. Elgin-Franklin, située à 240 km au large de la ville écossaie d'Aberdeen est menacée d'explosion depuis quatre jours en raison d'une fuite de gaz. Comme d'autres infrastructures de ce type, elle aurait régulièrement déversé des hydrocarbures en mer du Nord entre 2009 et 2010. C'est ce qu'indique LeMonde.fr, citant un article du "Guardian" datant de juillet 2011. Au rythme d'une fuite par semaine, quelques 34.000 kg d'hydrocarbures se sont répandues, selon un rapport de l'organisme britannique "Health and safety executive", que s'était procuré le quotidien d'outre-Manche.

Total sanctionnée plusieurs fois

Dans le classement des compagnies responsables du plus grand nombre de fuites, Total figurait même en deuxième position derrière Shell. Le groupe Français, qui compte une vingtaine de plateformes pétrolière dans cette zone, a même été sanctionné plusieurs fois par l'organisme britannique, comme l'avait exposé le journal écossait "Herald Scotland".

L'origine de la fuite détectée

 "Ce que nous savons, c'est que la fuite provient d'un puits désaffecté, un puits qui a été bouché il y a un an, dans une formation rocheuse à 4.000 mètres de profondeur", a expliqué une porte-parole du groupe pétrolier Total.

Total a réussi à localiser dans un puits désaffecté à 4.000 mètres de profondeur la fuite de gaz qui l'a obligé à évacuer une de ses plateformes en mer du Nord, à cause des risques d'explosion. Une torchère brûle depuis dimanche suite à une fuite de gaz sur une des plateformes en mer du Nord de Total. Le pétrolier explique que lorsqu'une plateforme est fermée en urgence, la torchère "ne peut être entièrement purgée". Il reste donc du gaz dans le système mais une fois qu'il sera évaporé, elle "s'éteindra d'elle-même", espère le groupe. Ce qui peut prendre encore plusieurs jours.

Boucher le puits, creuser un puits de secours ou... attendre

Si la localisation de la fuite est "un pas important" pour la suite, selon l'expression de Total, elle laisse toutefois ses experts devant trois options difficiles, compte tenu des risques de déflagration qui ont conduit à l'évacuation des quelque 200 employés de la plateforme dans la nuit de dimanche à lundi.

La première serait de boucher le puits avec des boues de forage, mais il faudrait pour cela que des techniciens montent sur la plateforme aujourd'hui inaccessible et autour de laquelle une zone d'exclusion maritime de 3,7 km a été instaurée. Une autre option serait de creuser "un puits de secours", ce qui, dans ce secteur, pourrait prendre six mois, reconnaît Total. Troisième solution, attendre que la fuite se tarisse.

Les conditions météo restent favorables

Il existe toujours un risque d'explosion si le vent change de direction, mais les dernières prévisions météorologiques restent favorables. "La situation est la même qu'hier" sur cette plateforme située à 240 km au large de la ville écossaise d'Aberdeen. "On en est toujours au même point", a indiqué une porte-parole à l'AFP, qui a souligné que les conditions météo restaient inchangées avec un "vent soufflant de l'ouest" et écartant pour l'instant le gaz de la flamme.

Des navires à incendie se tiennent "prêts à intervenir" en cas de besoin, comme il est expliqué dans la vidéo suivante.

François Hollande s'engage à réviser le code minier"

Du côté des réactions politiques, François Hollande s'engage, s'il est élu, à "réviser le code minier", pour "encadrer très strictement les activités d'exploration et d'exploitation de mines d'hydrocarbures off shore", a déclaré son équipe jeudi, après l'accident sur une plateforme en mer du Nord.

Il s'engage aussi à "porter, au plus haut niveau européen, une proposition de réglementation clarifiant notamment les responsabilités financières des compagnies (principe pollueur-payeur) tout en anticipant des plans d'urgence efficaces en cas de sinistre", ajoute-t-elle.