Alstom : Siemens fera une offre "au plus tard" le 16 juin

Par latribune.fr  |   |  488  mots
Dans une offre préliminaire, Siemens a évalué les activités énergie d'Alstom entre 10,5 et 11 milliards d'euros et lui a proposé de lui apporter ses activités ferroviaires. (Photo: Reuters)
L'industriel allemand exige notamment que son offre bénéficie du même traitement que celle de General Electric, qui a la préférence d'Alstom.

Siemens déposera une offre de rachat du pôle énergie d'Alstom "au plus tard" le 16 juin, a annoncé mardi l'industriel allemand. Une condition est toutefois posée: que son examen bénéficie du même traitement que celle soumise par l'américain General Electric, qui a la préférence du fleuron industriel français.

Besoin de temps pour "obtenir des informations"

Lors d'une audition devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, le président de Siemens France, Christophe de Maistre, a déclaré:

"Si ce processus garantit bien une égalité de traitement et un juste accès à l'information jusqu'au bout, alors Siemens présentera sa proposition le 16 juin au plus tard".

"Donnez-nous un minimum de temps pour que nous puissions progresser pour obtenir des informations", a-t-il ajouté.

Une concertation "avec toutes les parties prenantes"

Rappelant que son groupe réalisait un examen approfondi des comptes d'Alstom "depuis un peu moins de trois semaines", Christophe de Maistre a expliqué:

"Aujourd'hui, nous préparons notre décision avec sérénité, sérieux et détermination en nous appuyant sur deux piliers: une vérification approfondie de la situation financière d'Alstom et une large concertation avec toutes les parties prenantes", de la direction du fabricant de TGV et de turbines électriques aux syndicats, en passant par les clients et l'Etat.

 "Deux champions européens de taille mondiale"

Le groupe allemand, qui s'est invité fin avril dans les discussions avec le soutien de Paris et Berlin, a évalué les activités énergie d'Alstom entre 10,5 et 11 milliards d'euros et lui a proposé dans une offre préliminaire de lui apporter en plus ses activités ferroviaires.

"Nous sommes absolument persuadés que notre union ferait la force de nos deux entreprises et qu'ensemble nous construirions deux champions européens de taille mondiale, capables de faire durablement face à la concurrence, qu'elle vienne d'Amérique du Nord ou d'Asie", a déclaré M. de Maistre.

Répondant au souci du gouvernement français de préserver l'emploi et les intérêts industriels de la France, le patron a assuré que le projet de Siemens "ne serait pas celui d'une restructuration défensive, mais bien celui de la croissance dans deux secteurs structurellement dynamiques".

Patrick Kron avait promis à Siemens un examen "rigoureux"

Seule l'offre ferme à 12,35 milliards d'euros de GE est actuellement sur la table. Le conglomérat industriel américain, qui a déjà les faveurs d'Alstom, a d'ailleurs décidé la semaine dernière de la prolonger de trois semaines, jusqu'au 23 juin, dans l'espoir de convaincre le gouvernement français de sa pertinence.

L'Etat français veut en effet favoriser des alliances, plutôt qu'une simple acquisition qui déboucherait sur un "dépeçage" d'Alstom.

De son côté, le PDG d'Alstom, Patrick Kron, interrogé le 20 mai par les députés, avait garanti à Siemens un processus d'examen "rigoureux, équitable et transparent" de son dossier.