La Chine réduit ses émissions de CO2 plus vite que les États-Unis ou la France

Par latribune.fr  |   |  569  mots
la Chine a réduit ses émissions de 4% en 2013 (-1,4% en 2012). Pékin a selon PwC, un secteur d'énergie renouvelable florissant et une efficacité énergétique accrue de 3,7% selon des chiffres gouvernementaux analysés pâr PwC
Pour la première fois depuis six ans, Pékin a réduit l'intensités de ses émissions de carbone à un rythme plus rapide que certains pays industrialisés comme les Etats-Unis, ou le Japon.

Le retard de réduction d'émissions de CO2 s'accroît un peu plus cette année. Mais, il y a "un motif de satisfaction", selon le 6e rapport annuel "Low Carbon Economy Index" (Indice de baisse d'émission de carbone): pour la première fois depuis six ans, des pays émergents comme la Chine ou le Mexique, très gros émetteurs, ont réduit l'intensité de leurs émissions de carbone (tonnes de CO2 par point de PIB)  à un rythme plus rapide que certains pays industrialisés.

La Chine a réduit l'intensité de ses émissions de CO2 de 4% en 2013

En effet, la Chine a réduit l'intensité de ses émissions de CO2 de 4% en 2013 (-1,4% en 2012). Pékin a un secteur d'énergie renouvelable florissant et une efficacité énergétique accrue de 3,7% selon des chiffres gouvernementaux analysés par PwC. Avec 561 tonnes de CO2 émises par point de PIB en 2013, la Chine reste le toutefois le deuxième plus gros émetteur de ce gaz à effet de serre derrière l'Afrique du Sud (635 tonnes).

Pékin affiche des performances proches de celles du Royaume-Uni (-4,8%, à 206 tonnes) et de l'Italie (-4,1%, à 172 tonnes). Le Mexique (231 tonnes) également a légèrement réduit ses émissions de 0,3%.

Pour la deuxième année consécutive, l'Australie (338 tonnes de CO2), gros producteur de charbon qui affiche un des taux d'émissions par habitant parmi les plus élevé au monde, a le taux de "décarbonisation" le plus haut. Le pays a réduit ses intensités d'émissions de 7,2% en 2013.

France, États-Unis, Allemagne, des mauvais élèves

A contrario, cinq pays ont accru l'intensité de leurs émissions de CO2. La France (145 tonnes de CO2) fait ainsi partie des mauvais élèves avec une hausse de 0,3%. Cela s'explique par son recours aux importations de charbon, plus important qu'en 2012. En effet, la chute du prix du combustible sur le marché international a rendu son utilisation rentable pour la production d'électricité.

Les émissions des États-Unis (326 tonnes) ont gonflé de 0,6%, celles de l'Inde (271 tonnes) de 0,9%. Le deuxième pays qui connait la hausse la plus notable est l'Allemagne (+2,9%, 224 tonnes au total)), en raison de la recrudescence de l'utilisation des énergies fossiles pour pallier la baisse de sa dépendance à l'énergie nucléaire depuis 2011. Berlin espère pourtant que 80% de son énergie proviendra d'énergies renouvelables en 2050.

Le Brésil (157 tonnes) connait la plus forte progression de l'intensité de ses émissions de CO2 (+5,5%) en 2013. S'il développe l'hydrolien, qui représente plus de 30% de sa consommation d'énergie. Le pays a dû importer massivement du gaz naturel pour pallier une baisse de production d'électricité via l'hydrolien.

Objectif de deux degrés

Près de 200 pays ont décidé lors des dernières négociations climatiques, sous l'égide des Nations unies, de limiter la hausse des températures mondiales à moins de deux degrés Celsius par rapport à ce qu'elles étaient à l'époque pré-industrielle, dans le but de limiter vagues de chaleur, inondations, tempêtes et hausse du niveau des mers dues au changement climatique.

Pour parvenir à cet objectif de deux degrés, les émissions de CO2 devront être réduites de 6,2% par an, indique le rapport paru lundi, à comparer au rythme annuel de 1,2% constaté entre 2012 et 2013.

En 2015, Paris accueillera la 21e conférence climat,  où de nouveaux accords sur les objectifs de réduction de gaz à effet de serre pourraient être décidés.