Barrage de Sivens : les 5 critiques du rapport d'experts

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  403  mots
"C'est bouleversant qu'un jeune de 21 ans puisse trouver la mort dans une manifestation pour l'écologie", a estimé l'ancienne ministre.
L'ancienne ministre de l'Ecologie Delphine Batho souhaite stopper les travaux du barrage. Si le rapport établi par deux ingénieurs généraux des ponts, des eaux et des forêts estime l'arrêt du chantier "difficile", il suggère des améliorations.

Un barrage contesté de toutes parts. Un rapport d'experts commandé par le ministère de l'Écologie, dont l'AFP a obtenu copie dimanche 26 octobre, critique fortement le projet de barrage de Sivens dans le Tarn. Le document établi par deux ingénieurs généraux des ponts, des eaux et des forêts, qui doit être rendu public par la préfecture du Tarn dans le courant de la semaine, met notamment en avant des besoins surestimés, une étude d'impact "de qualité très moyenne" ainsi qu'"un financement fragile".

  • Batho demande l'arrêt du chantier

A tel point que l'ancienne ministre de l'Ecologie Delphine Batho (PS) a demandé ce lundi 27 octobre l'arrêt des travaux du barrage alors qu'un jeune homme de 21 ans est décédé dans la nuit de samedi à dimanche après une manifestation contre ce projet samedi 25 octobre.

  • Un arrêt du chantier "difficile"

Très critique sur le projet, le rapport juge cependant "difficile" d'arrêter le chantier, "compte tenu de l'état d'avancement des travaux et des engagements locaux et régionaux pris avec la profession agricole". Il propose d'améliorer le projet sur plusieurs points.

  • Surestimation des besoins "réels" d'irrigations

Le rapport critique tout d'abord une évaluation "contestable" des besoins "réels" d'irrigation, évoquant "une surestimation du volume de substitution destiné à l'irrigation d'au moins 35 %". Un surdimensionnement qui s'explique par une estimation des besoins établie "sur des données anciennes et forfaitaires".

Soutenu par le conseil général du Tarn, qui le juge indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et affirme qu'une autre zone humide sera recréée, le projet de barrage-réservoir prévoit de stocker 1,5 million de m3 d'eau.

  • Absence d'analyse d'alternatives

"Le choix d'un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles", une situation d'autant "plus regrettable que le coût d'investissement rapporté au volume stocké est élevé", note le rapport. Il qualifie en outre l'étude d'impact de "qualité très moyenne" et juge le financement du projet "fragile".

  • Mise en place d'un comité de suivi

Outre plusieurs recommandations techniques, le rapport préconise la mise en place d'un "comité de suivi multi-acteurs de la gestion des retenues (des barrages) de Sivens et de Thérondel afin que l'affectation des volumes et le projet territorial qui en découlera soient partagés par l'ensemble des acteurs locaux".