Énergies renouvelables : une année record qui cache un net ralentissement des investissements

Par latribune.fr  |   |  423  mots
"Les investissements continuent de se concentrer dans l'éolien et le solaire photovoltaïque, alors que toutes les technologies d'énergies renouvelables ont besoin d'être déployées pour maintenir le réchauffement climatique sous bien en deçà des 2 degrés", note REN21, auteur de l'étude.
En 2016, 161 gigawatts de nouvelles capacités de production d'énergie renouvelable ont été installées dans le monde, mais les investissements ont baissé de 23% par rapport à 2015

Les records battus l'an passé dans le développement des énergies renouvelables ne suffisent pas pour limiter le réchauffement climatique sous les 2 degrés. "La transition énergétique ne se produit pas suffisamment vite pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris", avec des investissements en baisse, les secteurs des transports et de la chaleur "verte" à la traîne, et des subventions aux énergies fossiles toujours trop importantes, alerte le rapport 2017 sur les énergies renouvelables du réseau d'experts REN21 (Renewable Energy Policy Network for the 21st Century).

"Le monde est dans une course contre la montre", pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, rappelle Christine Lins, secrétaire exécutive de REN21, qui rassemble des experts, des institutions multilatérales ou encore des ONG.

Cela passe, selon elle, par "une sortie du charbon et une accélération des investissements dans les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique". Fin 2016, les énergies vertes représentaient 24,5% de la production d'électricité et 19,3% de la consommation finale d'énergie. Pour la troisième année consécutive, les émissions de CO2 liées au secteur de l'énergie sont restées stables, dans un monde en croissance économique de 3%.

L'éolien et le solaire ne sont pas les seules options

L'an dernier, 161 gigawatts de nouvelles capacités de production d'énergie renouvelable (éolien, solaire, géothermie, etc.) ont été installées dans le monde, soit un niveau record, mais les investissements ont baissé de 23% par rapport à 2015, notamment dans les pays émergents. Le solaire et l'éolien deviennent même dans certains pays "l'option la moins coûteuse", par rapport aux énergies fossiles ou au nucléaire, se réjouit le rapport.

"Les investissements continuent de se concentrer dans l'éolien et le solaire photovoltaïque, alors que toutes les technologies d'énergies renouvelables ont besoin d'être déployées pour maintenir le réchauffement climatique sous bien en deçà des 2 degrés", note REN21.

Les transports loin d'être une priorité

Malgré l'expansion des véhicules électriques, dopés par la baisse du coût des batteries, le secteur des transports "n'est pas encore considéré comme une priorité", explique par exemple le rapport, en particulier dans le transport aérien et maritime.

La production de froid et de chaleur renouvelables est aussi à la traîne par rapport au solaire ou à l'éolien. Autre inquiétude, les subventions aux énergies fossiles sont toujours plus de quatre fois supérieures à celles accordées aux énergies renouvelables, pointe le rapport.

(avec AFP)