Pétrole : pas de remontée des prix attendue en 2016

Par latribune.fr  |   |  396  mots
"Les spéculations persistantes sur un accord entre l'Opep et les grands producteurs non-Opep pour réduire la production semblent n'être que cela: de la spéculation", a jugé sévèrement l'AIE.
La croissance de la demande en or noir sera plus faible que prévue, selon l'Agence internationale de l'énergie (AII), et elle ne suffira pas à compenser la hausse de production de pétrole des pays de l'Opep. L'AIE craint même une nouvelle baisse des prix à court terme.

Une demande fragile, des stocks d'or noir gigantesques. Dans un rapport, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ne croit pas à une remontée des cours du pétrole en 2016 Elle estime que la demande mondiale en or noir va croître en 2016, mais moins qu'en 2015. La consommation devrait augmenter de 1,17 million de barils par jour (mbj) cette année à 95,6 de mbj. En 2015, la demande avait crû de 1,6 million de mbj.

L'impact du retour de l'Iran sur le marché

L'AIE va même plus loin et prévoit le risque d'une nouvelle baisse des prix.

"Dans ces conditions, le risque de baisse à court terme s'est accentué."

Elle souligne l'arrivée de l'Iran sur le marché. La production de l'Opep a augmenté de 280.000 barils par jour en janvier, et atteint 32,63 de mbj. Le Wall Street Journal souligne que la fin des sanctions contre l'Iran a gonflé à elle seule la production de 80.000 barils par jour (bj). Le pays a produit  2,99 mbj en janvier. L'Arabie saoudite a aussi revu sa production à la hausse (+70.000 barils par jour pour atteindre 10,21 mbj).

3 milliards de barils: des stocks sans précédent

La production mondiale s'est toutefois repliée de 200.000 bj le mois dernier, à 96,5 mbj, affectée par la baisse de la production hors Opep, qui devrait décliner de 600.000 bj en 2016 à 57,1 mbj. La demande en or noir est soutenue par la chute des cours, mais c'est loin d'être suffisant pour absorber la totalité de la production. Les stocks se sont donc accumulés et dépassent désormais les 3 milliards de barils, un niveau sans précédent, selon l'AIE.

Un accord Opep /non Opep ? Pure spéculation, selon l'AIE

Par ailleurs, l'espoir d'un accord Opep/non Opep n'est pas à l'ordre du jour pour le moment. Le ministre saoudien du Pétrole avait évoqué dimanche avec son homologue vénézuélien une éventuelle coopération entre les membres de l'Opep et les autres pays producteurs pour stabiliser le marché mondial du pétrole. Mais aucun accord n'a été trouvé pour le moment.

"Les spéculations persistantes sur un accord entre l'Opep et les grands producteurs non-Opep pour réduire la production semblent n'être que cela: de la spéculation", a jugé sévèrement l'AIE.

Depuis le pic de juin 2014 ( à presque 115 dollars),  le prix du baril a fondu de 70%. Mardi 9 février, le baril de Brent prenait 0,60% à 11h48, atteignant 33,41 dollars.