Pour "ressusciter le charbon", Trump défait une nouvelle loi d'Obama

Par latribune.fr  |   |  493  mots
La revitalisation des mines de charbon aux Etats-Unis était une des promesses de campagne emblématiques de Donald Trump. (Crédits : Pixabay / CC)
D'après le Wall Street Journal ce 21 août, l'administration Trump pourrait annuler les restrictions relatives aux émissions des centrales thermiques à charbon, imposées par le Clean Power Plan d'Obama en 2015. Une nouvelle directive, signée par Andrew Wheeler, directeur par intérim de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA), confierait aux Etats le soin de définir leurs propres normes concernant la pollution produites par les centrales.

La pièce maîtresse de la politique environnementale d'Obama en passe d'être renversée. Le 20 août, le Wall Street Journal a révélé qu'Andrew Wheeler, le directeur par intérim de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA), venait de signer une directive visant à annuler les règles relatives aux émissions des centrales thermiques à charbon. Il souhaite confier aux Etats la possibilité de définir leurs propres règles en matière de gestion de la pollution produite par les centrales.

Le président Trump devrait annoncer cette décision aujourd'hui lors de son déplacement en Virginie-Occidentale - au cœur de l'industrie charbonnière.

Trump veut sauver les vieilles centrales à charbon

" L'ensemble du plan de l'administration Obama était centré sur l'élimination du charbon" - Andrew Wheeler, au Wall Street Journal.

La décision de l'EPA confirme l'attachement du président américain pour le charbon, une des sources d'énergie les plus polluantes et en déclin depuis une décennie. Durant toute sa campagne électorale en 2016 - puis même après son investiture à la Maison Blanche -, Donald Trump n'a cessé de dénoncer une "guerre" des élus démocrates contre le charbon. En octobre 2017, l'ancien administrateur de l'Agence Scott Pruitt, un climatosceptique reconnu, avait emboîté le pas en annonçant qu'il envisageait d'abroger le Clean Power Plan de Barack Obama, introduit en 2015.

Ce plan ambitionnait de réduire la pollution du secteur de l'énergie de 32% en 2030 par rapport à 2005, en contraignant les Etats à respecter des normes de réduction des émissions de carbone plus drastiques, fixées au niveau fédéral. L'objectif: accélérer la fermeture des centrales à charbon et favoriser les énergies moins polluantes.

Or, ces règlements ne sont jamais entrés en vigueur : ils ont été suspendus par la Cour suprême en 2016.

Vers 12 fois plus de dioxyde de carbone dans l'atmosphère

Selon le Washington Post, cette nouvelle directive pourrait libérer 12 fois plus de dioxyde de carbone dans l'atmosphère que le Clean Power Plan d'Obama au cours de la prochaine décennie. De fait, la mesure va à contresens des objectifs d'Obama dans la mesure où elle incitera les entreprises à maintenir leurs centrales à charbon plutôt qu'à investir dans des projets de transition vers des énergies plus propres, type gaz naturel ou renouvelable.

Pour Conrad Schneider de la Clean Air Task Force, un groupe de défense de l'environnement, "c'est un plan d'augmentation de CO2. Ils sont prêts à pervertir la loi sur la qualité de l'air [pour relancer l'industrie charbonnière américaine]."

Les objectifs en matière de réduction des émissions de CO2 vont donc (forcément) être revus, d'autant plus que l'EPA avoue elle-même que cette mesure aura pour effet d'augmenter les émissions de carbone. Elle table sur une réduction de 0,7% à 1,5% d'ici à 2030 - contre 19% au cours de la même période pour le plan "énergie propre" d'Obama.