Transport de marchandises et d'énergies : Macron veut un grand port reliant Marseille à Lyon

Par latribune.fr  |   |  373  mots
Le projet BarMar (contraction de Barcelone et Marseille), qui inclut également le Portugal, aura une capacité de 2 millions de tonnes par an de transport d'hydrogène "vert". (Crédits : Elengy - Vincent Tricart)
Le président veut développer un "grand port" reliant Marseille à Lyon qui favoriserait le transport des marchandises et des énergies pour ensuite atteindre le cœur de l'Allemagne.

Emmanuel Macron veut développer un "grand port" reliant Marseille à Lyon qui favoriserait le transport des marchandises et des énergies pour ensuite atteindre le cœur de l'Allemagne, a-t-il déclaré lors d'une interview au quotidien La Provence publiée samedi. Ces déclarations du chef de l'État interviennent à la suite du lancement officiel du projet "BarMar" (contraction de Barcelone et Marseille) de gazoduc sous-marin entre Barcelone et Marseille. Cette interconnexion pour l'hydrogène vert entre l'Espagne et la France, reflétant la volonté des Européens de renforcer les énergies renouvelables comme alternative au gaz russe, devrait coûter environ 2,5 milliards d'euros et être finalisée d'ici 2030.

"Marseille est une porte d'entrée naturelle, par sa position géographique et par la présence de ses industries tournées vers l'avenir. Il faut aussi qu'on fasse, là encore pour des questions de cohérence énergétique et industrielle, ce Grand Port qui aille de Marseille à Lyon", a déclaré Emmanuel Macron à la Provence. "Il remontera le sillon rhodanien pour acheminer les énergies et les marchandises vers la vallée de la chimie, au sud de Lyon, et permettra aussi de connecter l'Allemagne et son cœur de production", a-t-il ajouté.

Un pipeline achevé en 2030

Le projet BarMar, qui inclut également le Portugal, aura une capacité de 2 millions de tonnes par an de transport d'hydrogène "vert", c'est-à-dire produit à partir des énergies solaire et éolienne. Ce projet devra être "parachevé d'ici 2030", a déclaré le président à l'issue d'une réunion avec les chefs de gouvernement espagnol et portugais, Pedro Sánchez et Antonio Costa, à Alicante, dans le sud-est de l'Espagne. Il sera soumis dans les prochains jours à la Commission européenne afin de pouvoir bénéficier du statut de "projet d'intérêt commun" et donc être financé en partie par des fonds européens.

Ce pipeline sous-marin doit permettre d'acheminer de l'hydrogène dit "vert" -- car fabriqué à partir d'électricité renouvelable - depuis la péninsule ibérique, qui ambitionne de devenir un champion de cette énergie du futur, vers le nord de l'UE via la France. Côté français, on n'a toutefois pas exclu qu'il transporte aussi de l'hydrogène produit à partir du nucléaire.