La perte de l'État dans Vallourec se chiffre à «plus de 500 millions d'euros»

Par AFP  |   |  317  mots
(Crédits : BENOIT TESSIER)
Le spécialiste des tubes sans soudure a du renégocier avec ses créanciers pour réduire sa dette, offrant la prise de contrôle à deux fonds d'investissement. « La dette, il fallait la convertir en capital » a expliqué Nicolas Dufourq, DG de la banque publique d'investissement au capital de l'entreprise.

L'Etat a investi en perte dans le fabricant de tubes Vallourec pour "plus de 500 millions d'euros" au total, a déclaré jeudi sur BFM Business le directeur général de Bpifrance Nicolas Dufourcq.

Vallourec a annoncé mercredi avoir trouvé un accord avec ses principaux créanciers pour réduire sa dette, qui se traduira par sa prise de contrôle par deux fonds d'investissement.

"On a perdu notre mise", a reconnu M. Dufourcq.

"Quand je suis arrivé (à la tête de Bpifrance en 2013), mes prédécesseurs avaient déjà investi énormément à un moment où Vallourec valait très cher", a-t-il détaillé.

"En 2014 (...) nous avons rajouté 260 millions d'euros, que nous avons perdus", a-t-il ajouté.

Le spécialiste des tubes sans soudure a été tributaire d'un marché des hydrocarbures qui a chuté avec la pandémie de Covid-19. Il avait annoncé en novembre la suppression d'un millier de postes, dont 350 en France.

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Une dette avant la crise « trop élevée »

"L'Etat a accompagné Vallourec dans toutes ses difficultés", mais le groupe industriel "est entré dans la crise pétrolière avec une dette trop élevée, et donc la dette, il fallait la convertir en capital", a expliqué M. Dufourq.

Il a qualifié l'accord trouvé entre Vallourec et ses principaux créanciers de "très belle opération". "Je m'en félicite, Vallourec est reparti maintenant, avec un bilan assaini", a encore dit le directeur de la banque publique.

L'accord prévoit un désendettement de 1,8 milliard d'euros, avec une augmentation de capital de 300 millions, la conversion en capital de 1,3 milliard de créances et un abandon de créances de la part des banques de 169 millions d'euros.

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