L’éolien se jette à l’eau

Par Article partenaire Enedis  |   |  552  mots
Set d'éoliennes offshore
L’implantation d’éoliennes en mer devrait connaître un second souffle avec l’arrivée de fermes flottantes, qui permettent de repousser la limite de profondeur jusqu’à 200 mètres.

Avec le 2e gisement de vent du continent mais seulement le 4e rang européen pour la production d'électricité éolienne, la France peut-elle combler son retard sur ses partenaires, lancés pour certains depuis plus de 20 ans dans la course aux énergies propres et renouvelables ? A l'heure actuelle, un peu plus de 5% de l'électricité française est issue de l'éolien, mais après avoir été boudé par les gouvernements successifs, ce mode de production semble aujourd'hui avoir le vent en poupe - c'est le cas de le dire -, avec le lancement successif de trois appels d'offres entre 2011 et 2016 pour l'installation de fermes éoliennes en mer. Confrontées aux oppositions et aux ravages de l'effet Nimby*, qui a retardé voire torpillé nombre de projets terrestres, les autorités françaises semblent désormais convaincues que l'avenir du secteur se joue plutôt offshore. Le régime des vents y est  plus favorable qu'à terre et les voisins y sont plus rares pour se plaindre du bruit et de la pollution esthétique. Même si les oppositions ne manquent pas de la part des pêcheurs, des chasseurs, des marins, des militaires, des riverains... et même de certains écologistes

Déjà 15000 emplois dans l'Hexagone

Certes encore loin des poids lourds d'outre-Rhin, dopés depuis l'an 2000 par la décision du gouvernement Schröder de sortir l'Allemagne du nucléaire**, les industriels français ont malgré tout fini par constituer une véritable filière de l'éolien tricolore. Le secteur emploie ainsi plus de 15 000 personnes dans l'Hexagone, selon l'association France Energie éolienne (FEE), qui regroupe les principaux acteurs. Un chiffre qui devrait croître encore avec la mise en service des premières fermes offshore dans les eaux françaises, en l'occurrence celles issues de l'appel d'offres de 2011. Elles devraient être installées au large Saint-Nazaire, Courseulles-sur-Mer et Fécamp d'ici 2020, puis mises en service un ou deux ans plus tard. D'ici là, le champ expérimental d'éoliennes flottantes du groupement VertiWind, emmené par EDF,  aura été installé en Méditerranée, au large de Leucate, où sa mise en service est annoncée courant 2017. Il s'agit d'une technologie nouvelle, développée à l'origine par Nénuphar, une PME française sur laquelle a misé EDF Energies Nouvelles. L'axe de rotation du moulin n'est plus horizontal mais vertical, ce qui permet de réduire l'encombrement de la voilure et d'obtenir un meilleur équilibre en mer, où l'engin n'est plus posé sur le fond mais sur un flotteur relié par des chaines au plancher marin. Cela permet d'envisager la mise en place d'éoliennes par 200 m de fond au lieu de 50 m, comme c'est le cas actuellement en mer du Nord, où Anglais, Belges, Hollandais, Allemands et Danois exploitent déjà des fermes offshore fixes. Les trois sites retenus pour l'expérimentation de ces fermes flottantes sont  Leucate et Fos-sur-Mer, en Méditerranée, ainsi que Groix, en Atlantique.

*« Nimby » est l'acronyme de l'expression anglaise « not in my backyard », « pas au fond de mon jardin » en français, qui consiste à refuser tout projet d'aménagement dès lors que c'est à proximité de chez soi.
**L'Allemand Siemens est le leader mondial des éoliennes tripales. Soixante pour cent de celles qui tournent actuellement dans le monde sortent de chez lui.