L’Arbre à vent, la solution de l’éolien urbain ?

Par Camille Lhost - Article partenaire Enedis  |   |  451  mots
Arbres à vent à la COP21
Loin des plaines venteuses de Picardie ou de Champagne Ardenne, la société NewWind implantée à Paris, crée de l’énergie éolienne urbaine. Planté à Bochum (Allemagne) le mois dernier, l’Arbre à vent devrait prendre racine dans les métropoles françaises dans les tous prochains jours.

10 mètres de haut, 8 de diamètre et 63 feuilles, cet arbre en acier d'un nouveau genre, en impose par ses dimensions et ses ambitions : répondre aux enjeux de l'éolien en milieu urbain. « Les petites éoliennes en forme de feuilles, captent le souffle des villes. Et elles produisent de l'électricité à partir d'une vitesse de vent de 7km/h », détaille Serena Mbengue, office manager chez NewWind, start-up à l'origine de l'innovation. L'installation, totalement silencieuse, produit 4kW, soit la consommation de 15 lampadaires de 50 W ou l'éclairage de 71 places de parking.

La COP21 a aussi été l'occasion d'officialiser les recherches de NewWind. Deux spécimens ont trôné sur le site du Bourget le temps de la conférence internationale sur le climat. Ils viennent d'être déplacés, l'un sur le site de Roland-Garros, le second à la Défense.

Alimenter les bâtiments communaux

L'Arbre à vent, conçu en pré-série jusqu'à maintenant, séduit les grandes entreprises et les collectivités locales. « Les villes d'Aubervilliers et de Vélizy-Villacoublay en région parisienne ont déjà réservé leur exemplaire, poursuit Serena Mbengue. Ils seront inaugurés au plus tard en janvier prochain. » Où vont-ils être plantés ? Car avec une telle carrure, difficile d'envisager de créer une forêt de résineux en acier. « L'Arbre à vent n'a pas vocation à joncher les trottoirs. Il alimentera les bâtiments communaux ou les centres commerciaux, comme c'est déjà le cas en Allemagne », annonce la chef de service.

Dans ce contexte, comment répondre à l'enjeu de l'éolien urbain ? NewWind assure travailler sur une déclinaison de l'Arbre à vent en imaginant des buissons, moins volumineux mais avec le même rendement énergétique. « Nos ingénieurs réfléchissent à des éoliennes qui s'inscriraient véritablement dans les villes. »

Une mauvaise image collective

En plus de ces contraintes esthétiques, NewWind fait face à d'autres obstacles. Même si l'Arbre à vent suscite l'intérêt de particuliers (« qui le trouvent beau et en voudraient un dans leur jardin »), le petit éolien est assimilé de façon négative aux grandes machines. L'Ademe alerte par ailleurs sur le peu de rentabilité qu'engendre l'éolien par rapport aux coûts de recherche et développement qu'il nécessite. Pour preuve, en France, 3.1 % de la production totale d'énergie provient du vent*.

Ces freins n'effrayent pas NewWind qui prévoit de commercialiser son Arbre dès juin 2016. La société assure avoir reçu plus de 1.300 demandes. « Toutes ne se traduiront pas par des commandes fermes mais elles prouvent que notre projet amène de l'intérêt », conclut Serena Mbengue. À savoir enfin, le résineux d'acier avoisinera les 30.000 euros.

*Source : Ademe.fr