Les soldes d'hiver affichent un premier bilan négatif

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  578  mots
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Une semaine après le démarrage des soldes d'hiver, le bilan provisoire se révèle négatif pour les ventes d'habillement, affectées par une conjoncture très déprimée et un climat général qualifié d'anxiogène par les professionnels du secteur.

"La consommation est en panne. Sur les cinq premiers jours de soldes, le chiffre d'affaires est en baisse de 2%", a déclaré à Reuters Jean-Marc Genis, président exécutif de la Fédération des enseignes de l'habillement (FEH), qui regroupe de grandes chaînes de prêt-à-porter Zara (groupe Inditex), H&M , Etam, Celio ou Camaieu.

Avec la brutale dégradation de l'économie intervenue cet été, les mesures d'austérité induites par la crise de la dette et la montée du chômage, l'ambiance n'était guère à la fête après le premier week-end de rabais, qui donne traditionnellement le "la" de la tendance.

Le marché de l'habillement est frappé de plein fouet par la baisse de la consommation. Selon les estimations de l'Institut français de la mode (IFM),  il devrait avoir reculé de près de 3% en 2011, accusant un repli pour la quatrième année consécutive.

Pour les professionnels, les incertitudes relatives à l'évolution de la TVA ne font qu'accentuer la frilosité des consommateurs. En France, la part du revenu disponible alloué aux dépenses d'habillement (chaussures comprises) n'excède pas 4%. "Le pouvoir d'achat est limité et les arbitrages ne se font pas en faveur de l'habillement", observe le président de la FEH.

A la Fédération nationale de l'habillement (FNH), qui regroupe près de 45.000 boutiques indépendantes multimarques, on n'est guère plus optimiste. D'après son président, Bernard Morvan, le chiffre d'affaires s'est globalement maintenu, mais les détaillants ont dû consentir des rabais importants pour stabiliser les ventes.

Quant aux grands magasins, le bilan est contrasté : Paris profite de la forte hausse des flux touristiques émanant des pays émergents tandis que les villes de province enregistrent une tendance "molle", a indiqué, Claude Boulle, le président exécutif de l'Union du grand commerce de centre-ville (UCV) qui réunit les Galeries Lafayette, le Printemps et le Bon Marché (groupe LVMH). 

Profitant à plein des achats de la clientèle touristique, qui représente désormais 30% de son chiffre d'affaires, le Printemps Haussmann a vu ses ventes progresser de 9% à l'issue de la première semaine de soldes, avec des hausses de 10% dans l'habillement femme et de 15% dans les accessoires, repositionnés depuis deux ans sur les griffes de luxe.

Les grandes capitales de la mode (Paris, Londres ou Milan) multiplient les efforts pour développer leur attractivité face à une clientèle des pays émergents qui constitue le principal moteur du shopping international. Selon une étude récente, Londres arrive en tête des villes d'Europe les plus attractives pour le shopping.

De leur côté, le premier jour des soldes, les sites de commerce électronique ont enregistré une hausse de chiffre d'affaires de 13% (tous secteurs confondus et à données comparables), selon la Fédération de l'"e.commerce" et de la vente à distance (Fevad). Marc Lolivier, délégué général, a fait état de rabais massifs sur Internet ; ils ont atteint parfois 70% dès le premier jour. Le panier moyen a reculé de 2% en valeur, mais il a été compensé par une hausse des volumes, a-t-il précisé. "Le pari a été payant et il démontre la capacité d'adaptation de l'e-commerce à une situation difficile", a-t-il poursuivi. Le commerce en ligne compte aujourd'hui pour 9% du marché français de l'habillement, évalué par l'Institut français de la mode à environ 30 milliards d'euros.

Les soldes d'hiver s'achèveront le 15 février.