La Chine fascine le patron de Richemont

Par Juliette Garnier  |   |  428  mots
Johann Rupert, PDG de Richemont Copyright Reuters
Les ventes du numéro trois mondial du luxe (Cartier, Van Cleef...) ont progressé de 30% et même de 46% pour la seule Asie au cours du dernier exercice. Et son résultat opérationnel a bondi de 51%.. Mais Johann Rupert, son PDG, veut raison garder.

Johann Rupert est toujours subjugué. Le PDG de Richemont, héritier de la famille Rupert qui détient le groupe suisse de luxe, ne cache pas sa fascination pour la Chine. « Plus de 20 centres commerciaux sont en cours de construction en Chine. Et le pays compte plus de 200 aéroports en chantier», a rappelé celui qui, depuis 2010, préside le numéro trois mondial du luxe, derrière LVMH et PPR. Malgré une décroissance dans certaines villes chinoises, Johann Rupert demeure confiant. L?an dernier, Richemont a une fois encore profité à plein du boom économique de la Chine. Ses ventes mondiales ont progressé de 30% sur son dernier exercice clos fin mars 2012 pour atteindre 8,8 milliards d?euros. Son résultat opérationnel a bondi de 51% l?an dernier, accordant au groupe une marge record de 23%.

Van Cleef and Arpels à Hong-Kong

L?Asie a fortement contribué à cet essor. Son activité s?est littéralement envolée de 46% au cours du dernier exercice, après un bond de 36% sur celui clos fin mars 2011. En Asie, le groupe réalise désormais plus de 40% de son activité, avec 3,68 milliards d?euros de chiffre d?affaires. Richemont y a ouvert la majorité de ses 90 magasins. Cartier, sa première marque au monde, y a ouvert une boutique à Hangzou. Van Cleef and Arpels s?est installée à Hong Kong.
Les perspectives de l?exercice en cours sont manifestement très satisfaisantes. Les ventes du mois d?avril ont progressé de 29% (20% à taux de changes constant). Mais, malgré tout, Johann Rupert reste fidèle à sa prudence légendaire. «Nous sommes préoccupés par l?instabilité de l?environnement économique, tout particulièrement dans la zone euro », a-t-il fait valoir, en appelant analystes et journalistes réunis pour une conférence à lui raconter ce que Angela Merkel et François Hollande se sont dit. « Nous aurions alors davantage de visibiité », a-t-il observé.

Aucune acquisition en vue

Le groupe a programmé l?inauguration de 70 boutiques au cours de l?exercice 2012-13, soit une vingtaine de moins que l?an dernier. L?an dernier, le groupe avait dévolu l?essentiel de ses 535 millions d?investissement à ses 1 556 magasins dans le monde. Manifestement, il fera de même cette année. Ce sera notamment au profit de Van Cleef and Arpels et de Piaget, deux maisons dont le potentiel serait aussi important que Cartier. Et, malgré un cash-flow de 3,1 milliards d?euros, le groupe suisse n?envisage pas d?opérations de croissance externe. « Nous ne voyons actuellement aucune option pour une acquisition », a déclaré Johann Rupert.