Crise chez Décathlon : le patron claque la porte, sur fond de pénurie de maillots de foot

Par latribune.fr  |   |  338  mots
Depuis plusieurs années, "l'enseigne préférée des Français" a décidé de privilégier les marques qu'elle développe elle-même, moins chères, au détriment des grandes marques de sport, comme Adidas, Nike ou Puma. (Crédits : Reuters)
Le fils du fondateur de Décathlon Matthieu Leclercq quitte la présidence de l'enseigne sportive, après six ans de service. Il pointe une détérioration de ses relations avec la famille Mulliez qui possède la moitié de Décathlon, et partage, dans une lettre, ses désaccords avec la stratégie de marque distributeur imposée par celle-ci.

Crise chez Décathlon. Matthieu Leclercq, fils du fondateur du grand distributeur d'articles de sport et de loisirs Décathlon, ne renouvelle pas son mandat de président du Conseil de surveillance de l'enseigne, qui s'est terminé à la fin du mois de juin. Dans une lettre que l'hebdomadaire Challenges s'est procurée, le patron pointe notamment une détérioration de ses relations avec la famille Mulliez avec qui il partage le capital de l'entreprise. En 2017, le groupe a réalisé 11 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

"Je n'ai pas eu la liberté de choisir mes conseillers et avec les contre-performances de début d'année, la relation avec les représentants de nos actionnaires ne s'est pas améliorées", a-t-il écrit.

L'entreprise indique que Matthieu Leclercq "n'a pas encore été remplacé" à l'heure actuelle.

Adidas se venge sur les maillots de football

Dans l'enquête menée par l'hebdomadaire, on comprend que le patron de Décathlon claque la porte pour protester contre la stratégie de marque distributeur imposée par la famille Mulliez, qui est à la tête d'Auchan et qui possède donc la moitié de Décathlon. En privilégiant ses propres marques, basiques et peu chères, l'enseigne se met à dos les grandes marques de sport comme Nike, Adidas ou Puma qui, selon Matthieu Leclercq, n'ont jamais été aussi peu présentes dans les rayons.

L'exemple est frappant : en réponse à la politique agressive de Décathlon pour favoriser son propre maillot de football à prix cassé, mais aussi face au déréférencement d'Adidas sur certains segments comme le running ou le fitness, la marque n'aurait livré que la moitié des maillots commandé par Décathlon. Conséquence : des pénuries (le fruit d'une stratégie assumée, selon Matthieu Leclercq) et des ventes en berne, en pleine Coupe du monde.

Selon les estimations de Challenges, les ventes ont baissé de près de 5% au premier semestre, avec un report qui se fait au profit d'Intersport et de Go Sport.

(avec AFP)