Les producteurs d’œufs en batterie appellent la grande distribution à l'aide

Par latribune.fr  |   |  348  mots
Un élevage de poules en batterie à Maroué (Bretagne).
La filière s'inquiète du mouvement généralisé des distributeurs, qui refusent désormais les œufs de poules élevées en cage. Les producteurs réclament des moyens pour changer leur modèle.

La production d'œufs en France est-elle menacée ? Pour le Comité national pour la promotion de l'œuf (CNPO), qui regroupe plusieurs syndicats et fédération, le choix de la grande distribution - et des consommateurs - de ne plus acheter des œufs de poules enfermées dans des cages fragilise la filière.

Les professionnels critiquent "des effets d'annonce ainsi que des calendriers et des conditions financières intenables pour les éleveurs et l'ensemble des maillons de la filière", alors que "la quasi-totalité des enseignes de distribution a fait des annonces de retrait définitif des œufs de poules élevées en cages aménagées".

Appel à contribution

En octobre dernier, le CNPO s'était fixé l'objectif de passer de 32% à 50% de poules pondeuses en élevages alternatifs (bio ou en plein air), plus adaptés au bien-être animal. Mais une telle transformation est coûteuse, et représente des investissements chiffrés à 500 millions d'euros selon l'interprofession.

Le CNPO appelle donc la grande distribution à l'aide, en demandant aux enseignes de "contribuer au financement des arrêts de production en cages aménagées pour développer les élevages alternatifs  à hauteur de 100 millions d'euros sur les 500 millions nécessaires sur 5 ans".

Menace de faillite

Il demande également de conclure des contrats de moyen et long terme avec leurs fournisseurs d'œufs, "afin d'apporter aux éleveurs la visibilité nécessaire dans le temps pour la réalisation de ces investissements colossaux". Dans le cas contraire, menace le CNPO, "la multiplication des ruptures d'approvisionnement est déjà à prévoir dans les rayons, ainsi qu'une explosion des importations et la faillite toute entière de la filière française".

"Sans engagement de la part des entreprises qui bénéficient des retombées positives de cette agitation médiatique qu'elles créent en communiquant, la filière française ne saura répondre à cette forte demande sociétale. Car cette nouvelle étape arrive seulement 4 ans après la mise aux normes européennes qui a déjà couté 1 milliard d'euros à la filière", rappelle le CNPO.

(Avec AFP)