"Un manque à gagner énorme" pour les organisateurs de voyages en Egypte

Par Propos recueillis par Céline Jeancourt-Galignani  |   |  290  mots
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Jacques Judéaux, président de Terres de Charme, explique à La Tribune comment son agence est impactée par la crise égyptienne.

Vous organisez des voyages en Egypte. Comment avez- vous réagi à la situation actuelle ?

 

 

L?Egypte représente 15% de notre activité et elle est notre première destination. Nous avions trois départs prévus pour le week-end dernier, et les clients n?ont évidemment pas souhaité partir. Nous leur avons alors proposé deux solutions : un report sans frais sur la même destination à une autre date, ou un report immédiat avec des frais en plus sur une autre destination.

 

L?affaire est évidemment peu rentable pour vous?.

 

Nous essayons de réduire au maximum les frais supplémentaires mais nous ne pouvons pas contrôler les coûts aériens. Et c?est sans parler de l?énergie que nous avons dépensée ! En effet, nous avons dû rapatrier tous nos clients, sans oublier de prendre le temps de les rassurer ?. Pour tous les tours opérateurs, le manque à gagner est énorme, puisque l?Egypte est la quatrième destination des touristes français, et la Tunisie, la première. J?espère pouvoir amener de nouveau des touristes au printemps.

 

Vous qui travaillez avec des locaux, avez-vous vu monter la grogne ?

 

Je dois avouer que non ! On parle aujourd?hui de corruption généralisée, et pourtant, jamais je ne me suis fait racketter par le gouvernement. Pas plus que je n?ai versé un pourcentage sur mes activités à quiconque. Je ne parle pas de bakchichs, bien sûr, puisque cela fait partie de la pratique normale, l?économie marche comme cela.

 

 

* Terres de Charme est spécialisé dans les voyages sur mesure, à destination de l?Egypte, mais aussi de nombreux autres pays, tels que l?Afrique du Sud, l?Inde, les Caraïbes.