La Cour des comptes critique la gestion des musées nationaux

Par Marina Torre  |   |  369  mots
La Cour des comptes épingle la gestion des musées nationaux. Les aides accordées par l'Etat ne seraient, selon elle, pas suffisamment dirigées vers la diversification du public.

Un rapport de la Cour des comptes tance les musées nationaux. Les trente-sept établissements ayant ce statut en France n'utiliseraient pas au mieux les aides importantes accordées par l'Etat depuis dix ans. Ces aides ont augmenté de 58% depuis 2000, passant de 334 millions à 528 millions d'euros annuels. "Les dépenses directes et les dépenses fiscales de l'Etat au bénéfice des musées nationaux ont augmenté deux fois plus vite que celles du ministère de la culture et trois fois vite plus que celles du budget de l'Etat", souligne le rapport dans son introduction.

Les critiques portent notamment sur la faible démocratisation des musées nationaux. A eux seuls, ils ont accueilli 28 millions de visiteurs en 2009. Certains affichent même régulièrement des records en nombre de visiteurs. Mais, pour la Cour des comptes, leur public reste trop cantonné aux touristes et aux Parisiens. De fait, du Musée du Louvre au château de Versailles en passant par le Centre Georges Pompidou, ces établissements sont  pour beaucoup situés en région parisienne. Mais, plus largement, "la diversification du public des musées est restée à l'état d'intention", pointe le rapport. La gratuité pour les jeunes de 18 à 25 ans et pour les enseignants depuis 2009 n'aurait pas suffit.

Un moindre rôle du ministère de la Culture

Un manque de cohésion dans les stratégies engagées viendrait de l'affaiblissement du rôle du ministère de la Culture dans les choix effectués. Par exemple, aucun tarif commun n'est mis en oeuvre. Dans le même temps, le budget des chantiers à venir pèse dans celui du ministère. Sur la période 2011-2017, il y en aurait pour 1 milliard d'euros à financer. Un point positif toutefois : la Cour des comptes estime que la gestion des collections s'est améliorée.

Les sages de la rue Cambon formulent aussi une série de vingt-trois recommandations. Parmi elles, un redéploiement de la politique culturelle "à destination des publics prioritaires" est particulièrement conseillé. La Cour demande ainsi que "davantages d'objectifs et d'indicateurs relevant de l'ambition de démocratisation de l'accès aux musées" soient inscrits dans les comptes pluriannuels de ces musées.