L'industrie française du tourisme a perdu son leadership mondial

Par latribune.fr, avec AFP  |   |  426  mots
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En 2009, le tourisme international a représenté 35,8 milliards d'euros en France, derrière les Etats-Unis (67 milliards d'euros) et l'Espagne (38,7 milliards d'euros). L'Hexagone conserve toutefois le premier rang mondial pour le nombre de visiteurs.

Un rapport sénatorial publié jeudi pointe l'insuffisance des moyens consacrés au tourisme, alors que la France, première destination au monde n'occupe plus que le troisième rang derrière les Etats-Unis et l'Espagne, en termes de recettes générées par le secteur. Même si la France conserve le premier rang mondial pour le nombre de visiteurs, elle n'occupe plus que "la troisième place derrière les Etats-Unis et l'Espagne en termes de recettes touristiques", relève ce rapport rédigé par deux sénateurs UMP, André Ferrand (Français de l'étranger) et Michel Bécot (Deux-Sèvres).

Insuffisance des ressources allouées à Atout France

En 2009, le tourisme international a représenté 49,4 milliards de dollars (35,8 milliards d'euros) en France qui se place derrière les Etats-Unis (93,9 milliards de dollars, soit 67 milliards d'euros) et l'Espagne (53,2 milliards de dollars, soit 38,7 milliards d'euros). Partant de ce constat, les deux rapporteurs pointent l'insuffisance des ressources allouées à l'agence de développement touristique, Atout France, opérateur unique depuis 2009. Ils relèvent notamment que ses moyens financiers (80 millions d'euros), publiques et privées, demeurent inférieurs à ceux du numéro un européen, l'Espagne (200 millions d'euros).

Dispersion des moyens publics

En outre, la multiplicité des intervenants institutionnels dans le secteur entraîne une dispersion des moyens publics, soit 1,2 milliard d'euros par an, dont 513 millions d'euros répartis entre les offices de tourisme et syndicats d'initiative (OTSI), 193 millions d'euros dévolus aux comités départementaux du tourisme (CDT) et 140 millions d'euros aux comités régionaux du tourisme (CRT). Partant de ces constats, André Ferrand et Michel Bécot proposent notamment de "mieux orienter les ressources" en renforçant les synergies autour des moyens existants et en redéfinissant les compétences de chaque niveau de collectivité".
Il faut aussi selon eux relancer "la dynamique de contractualisation Etats-régions", et élargir l'assiette de la taxe de séjour au bénéfice des collectivités locales tout en explorant la piste de la création d'une part additionnelle de cette taxe dédiée à la promotion du label "destination France".

Renforcer le rôle des ambassades

Ils préconisent également de poursuivre l'intégration du réseau international d'Atout France au réseau des ambassades et agences françaises à l'étranger.
Enfin, les deux rapporteurs proposent de fédérer les professionnels du secteur au sein d'une instance de représentation à l'exemple d'Exceltur en Espagne, et de créer un ministère plein du Tourisme, chargé du pilotage interministériel des projets stratégiques.