Les hôteliers hostiles à un retour de l'école le samedi

Par latribune.fr  |   |  548  mots
Vue de Nice Copyright Reuters
Face à la réintroduction de la semaine à cinq jours dans les écoles primaires, la branche hôtellerie saisonnière de l'Umih souhaite que la demi-journée supplémentaire soit le mercredi et pas le samedi. Face à ce sujet sensible des rythmes scolaires, Jean-Marc Ayrault promet la concertation.

Finis les week-ends en famille avec la réintroduction de l'école le samedi à la rentrée 2013? Les hôteliers le craignent. En rappelant jeudi cet engagement de campagne de François Hollande, le nouveau ministre de l'Education nationale Vincent Peillon s'est attiré les foudres des hôteliers. Ces derniers, dont la clientèle est surtout touristique, notamment les établissements saisonniers, sont opposés à la réintroduction de l'école le samedi, a expliqué à l'AFP Thierry Grégoire, le président de la branche hôtellerie saisonnière de l'Umih, principale organisation patronale du secteur. Plus précisément, l'organisation professionnelle n'est pas hostile au passage à quatre jours et demi de la semaine d'école mais souhaite que cette demi-journée soit fixée "le mercredi pour conserver un week-end complet en famille".

Le samedi à l'école incompatible avec les 35 heures?

Selon Thierry Grégoire, le retour à l'école le samedi matin "ne correspond plus à la volonté des Français qui ont, avec les 35 heures, les familles recomposées, un autre mode de vie". Alors qu'il prône une concertation sur le sujet, les hôteliers de montagne sont eux aussi sur le qui-vive. Leur revendication porte surtout sur le maintien d'un étalement des vacances de février sur quatre semaines. "Si on nous enlève ces quatre semaines pleines, on est foutus", a déclaré Claude Daumas, président de la Fagiht, la Fédération de l'industrie hôtelière touristique, qui compte 4.000 adhérents, essentiellement dans les massifs montagneux. "Ce sont ces quatre semaines qui permettent aux sports d'hiver d'être rentables", insiste-t-il. "A Noël, il y a souvent une bonne semaine sur les deux et pour les vacances de printemps, c'est plus aléatoire car elles sont souvent tard". Outre leur étalement sur quatre semaines, les vacances de février doivent démarrer dès samedi et non en milieu de semaine, sinon on perd des clients la première et la dernière semaine, précise-t-il.

Ayrault promet la concertation

Devant ce sujet très sensible, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a promis une "concertation sur les rythmes scolaires". Vincent Peillon "a eu raison de rappeler que c'était une priorité" mais "il y aura une concertation avec les enseignants, les parents d'élèves, les professionnels", a dit le nouveau locataire de Matignon. "A la fin de cette concertation, il y aura un arbitrage, je le prendrai", a-t-il ajouté.

La question du temps périscolaire

Interrogé par l'AFP, Sébastien Sihr du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, demande "un processus de discussion transparent, cadré par un calendrier". Selon lui, si les écoliers (qui ont aujourd'hui les journées les plus longues d'Europe) n'ont plus cours cinq heures par jour (contre six ou plus aujourd'hui) et finissent à 15H30, comme l'a préconisé en 2011 le comité de pilotage sur les rythmes scolaires, "la question cruciale de l'organisation du temps scolaire avec le temps périscolaire doit être débattue avec les collectivités locales". "Il ne faudrait pas que de mauvaises décisions génèrent de nouvelles inégalités, entre des communes riches et des communes moins bien dotées financièrement qui risquent de laisser sur le trottoir des enfants, notamment ceux issus des milieux défavorisés", a-t-il ajouté.