La réglementation européenne dessert le cinéma selon Ted Sarandos (Netflix)

Par latribune.fr  |   |  381  mots
"Rien de ce que nous faisons n'est censé aller à l'encontre des salles de cinéma", a assuré Ted Sarandos, en charge des contenus de la plateforme internet. "Je veux offrir le choix aux consommateurs", a-t-il insisté.
Ted Sarandos, qui est en charge des contenus de la plateforme internet, a pointé du doigt les règles françaises comme le délai de 36 mois imposé pour que Netflix puisse proposer un film après sa sortie.

Plus de mal que de bien. Le directeur des programmes du géant américain de la vidéo à la demande (VOD) Netflix, Ted Sarandos, a jugé vendredi à Cannes, que la réglementation européenne ne protège pas le cinéma. "Cela ne protège pas le cinéma", en fait ça le rend plus faible, a affirmé Ted Sarandos lors d'une conférence organisée dans le cadre du festival.

La chronologie des médias favorise le piratage

Ted Sarandos, qui est en charge des contenus de la plateforme internet, a notamment pointé du doigt les règles françaises comme la chronologie des médias, règle imposant un délai de 36 mois aux services de vidéo à la demande par abonnement comme Netflix avant d'intégrer un long métrage à leur catalogue. "La chronologie des médias, en France, favorise le piratage. Devoir attendre trois ans pour que les gens puissent voir un film comme il le souhaite encourage cette pratique", a-t-il ajouté.

Présent dans la salle, le producteur américain Harvey Weinstein a pris la défense de Netflix, alors que la plateforme - qui a installé son siège européen à Amsterdam depuis le 1er janvier - est accusée de ne pas participer au financement de la création, comme le réclament les diffuseurs européens.

Netflix, visionnaire ?

Harvey Weinstein, qui a produit des succès au box-office comme "Pulp fiction", "Le Discours d'un roi" ou "The Artist", a qualifié Netflix de "visionnaire" pour sa capacité à créer de nouveaux marchés mondiaux pour des produits tels que les documentaires ou les films en langue étrangère.

Le cinéaste américain Joel Cohen, co-président du jury cette année à Cannes, avec son frère Ethan, a évoqué mercredi lors d'une conférence de presse l'émergence de sociétés comme Netflix en ironisant sur ceux qui "regardent 'Lawrence d'Arabie' sur un iPhone".

"Rien de ce que nous faisons n'est censé aller à l'encontre des salles de cinéma", a assuré Ted Sarandos. "Je veux offrir le choix aux consommateurs", a-t-il insisté.

Netflix s'est lancé dans la production originale de contenus avec des séries comme "House of Cards" et "Marco Polo" ou des films comme "Tigre et Dragon".

(Avec AFP)