Marc Veyrat, cuisinier de la COP21, condamné pour atteinte à l'environnement

Par latribune.fr  |   |  488  mots
"Je ne suis pas au-dessus des lois. Chacun peut se tromper, même moi", a assuré Marc Veyrat, reconnaissant "des erreurs fondamentales".
Le chef français a été condamné pour avoir défriché une importante surface de bois et de forêts sans autorisation. Il écope d'une amende de 100.00 euros.

La réputation du célèbre chef Marc Veyrat risque-t-elle d'être entachée ?  Le chef français au grand chapeau noir a été condamné vendredi 18 décembre à 100.000 euros d'amende pour des infractions à l'environnement sur le site de son restaurant La Maison des bois dans les Alpes françaises. Il a été reconnu coupable d'avoir défriché 7.000 m2 de bois et de forêt dans des zones naturelles sans autorisation et d'avoir porté atteinte à des zones humides sur une surface de plus de 10.000 m2 à Manigod, où est situé son restaurant gastronomique ainsi qu'une propriété familiale.

Le tribunal a ordonné la remise en état de ces zones humides (des sols gorgés d'eau pendant plus de six mois de l'année) dans un délai de trois mois, sous peine d'astreinte de 3.000 euros par jour de retard. L'avocat du grand chef, Me Nicolas Ballaloud, a estimé que la peine d'amende était "lourde" et due "à la personnalité et à la notoriété de Marc Veyrat". "Nous allons réfléchir et attendre d'avoir les motivations du jugement" pour décider d'un éventuel appel, a précisé l'avocat.

"Des sols devenus stériles" à cause des travaux

Selon la Direction départementale des territoires et l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques, qui fait état de 12.000 m2 de zones humides impactées, "le seuil de dégradation de certaines parcelles" est tel que "les sols sont devenus stériles".

Cette condamnation tombe dans un contexte particulier : Marc Veyrat faisait partie des quatre chefs étoilés sollicités pour servir des plats avec des des produits "développement durable" aux différents chefs d'État présents lors de la COP21, dont Barack Obama, Vladimir Poutine ou encore Xi Jinping, tout en s'adaptant à leurs goûts, à l'occasion de la conférence sur le climat qui s'est tenue du 30 novembre au 12 décembre près de Paris.

Une amende due "à la personnalité et à la notoriété de Marc Veyrat"

Trois semaines plus tôt, à l'audience du 27 novembre, Marc Veyrat avait montré patte blanche."Je ne suis pas au-dessus des lois. Chacun peut se tromper, même moi", avait souligné le chef à la barre, reconnaissant "des erreurs fondamentales" et assurant de sa "bonne foi". Il avait précisé :

"Dans cette opération, j'ai tout mélangé. C'est le cœur qui a parlé. Il y avait des conditions à respecter et j'ai été trop vite. Je ne savais pas qu'il fallait un permis de construire pour ces constructions rudimentaires."

Le grand chef avait toutefois assuré avoir pris 'toutes les précautions d'usage pour ne pas porter atteinte à l'environnement" et n'avoir jamais eu connaissance de la présence d'une zone humide. Après l'incendie subi par la Maison des bois en mars, Marc Veyrat avait d'ailleurs remercié ses "milliers de soutiens" et assuré dans un message puyblié sur son site être un "combattant, paysan Savoyard, qui adore et respecte l'identité, la nature et le patrimoine".