Transports : avant-goût de la galère qui nous attend demain

Par Pascal Junghans  |   |  537  mots
Comme notre reporter, les passagers du métro et du RER ont été ce mercredi matin déjà soumis à rude épreuve pour rejoindre leur travail. En raison ... d'un rail cassé.

«C'est le bordel partout !». Dans la gare des échanges de la station Châtelet-les Halles en plein coeur de Paris, la plus grande gare souterraine du monde (750.000 passagers chaque jour), tous les usagers ont le téléphone portable à l'oreille et le même mot à la bouche : «c'est le bordel partout». Ce mercredi 28 janvier, je sors d'une correspondance pour atteindre la ligne A du RER. Je rejoins une foule compressée. Impossible d'avancer dans le grand espace. Je demande à mon voisin, serré contre moi, ce qu'il se passe. Il m'explique que le trafic est totalement interrompu sur la ligne A du RER, celle qui transporte des milliers de voyageurs chaque jour en direction des grandes tours du quartier d'affaires de la Défense.

C'est comme un avant-goût de la galère qui attend les mêmes usagers demain, jeudi 29, déjà surnommé le "jeudi noir" pour cause de grève appelée par tous les syndicats des transports parisien. Une répétition générale en quelque sorte.

En attendant, les usagers tentent de se rabattre sur la ligne 1 qui double la ligne A du RER jusqu'au quartier d'affaires. Je tente la man?uvre. Elle se révèle impossible. L'accès même aux couloirs menant à cette ligne 1 est totalement bloqué par des milliers de passagers. Certains, poussés par l'urgence, escaladent les bordures des escalators. D'autres tentent de passer en force. Ils renoncent vite. Je parviens à me glisser vers le poste d'accueil de la RATP. Contre la vitre, une dame brune, vêtue d'un pull gris et d'un collant noir, est complètement accroupie victime d'un malaise provoqué par la promiscuité. Avec un autre usager, nous parvenons à la conduire dans le local et, avec un agent de la RATP, la mettre à l'abri de la foule. Elle reprend ses esprits. J'en profite pour me renseigner sur les causes de cette affluence. La réponse tombe: «un rail est cassé à la station Auber», m'explique l'agent de la RATP. Auber est la station entre Châtelet-les Halles et La Défense. Un symbole de cette centralisation à la française qui fait converger tous les trains vers Paris et tous les métros vers le centre de Paris. Un incident à cet endroit stratégique et la capitale est paralysée.

Je demande alors comment parvenir à rejoindre mon but, cette station la Défense, qui devient un véritable Graal et où m'attend un rendez-vous. Un agent de la RATP répond, visiblement pour la centième fois: «vous prenez la ligne B jusqu'à Denfert-Rochereau, puis la ligne 6 jusqu'à Etoile, puis la ligne 1 de la RATP». Soit un trajet qui double au moins le temps de transport. Je renonce. Dans le hall, un message maintes fois répété par les hauts-parleurs: «le trafic est interrompu sur la ligne A du RER entre les gares de Nation et de la Défense à la suite d'un rail cassé». Un communiqué de la RATP, publié en début de matiné, indique que l'incident s'est produit ce mercredi matin à 8 h 30 et précise que le trafic devrait être rétabli «aux alentours de 09h40». En fin de matinée, la RATP annonçait que la circulation des trains avait repris à 11H10.