Fret : la SNCF demande l'aide de l'Etat

Par latribune.fr  |   |  340  mots
Le groupe ferroviaire français estime que seulement la moitié des activités de transport de marchandises sont économiquement pertinentes, selon un audit interne cité par Le Figaro.

La SNCF met la pression sur le gouvernement sur le fret. Dans un audit baptisé "Pertinence du fret ferroviaire", cité par Le Figaro, le groupe ferroviaire français estime que seulement la moitié de ses activités de transports de marchandises sont économiquement pertinentes. L'autre partie ne pourrait ainsi jamais être rentables. Et la hausse programmée des péages de RFF (réseau ferré de France), le propriétaire des voies, devrait faire "basculer de l'ordre de 20% des trafics hors du domaine de pertinence".

Le rapport préconise à la SNCF de conserver ses activités de train massif (un train destiné à un seul client et une seule marchandise) et de transport combiné (train et camion), qui peuvent rivaliser avec le transport routier. Le groupe souffrirait cependant d'un manque de compétitivité "compris entre 15 et 30 % par rapport aux opérateurs indépendants", en raison notamment du régime social des cheminots. Une réforme de ces activités est prévue pour permettre de faire face à la concurrence, désormais ouverte sur ce segment.

En revanche, la SNCF pourrait abandonner son activité wagon isolé (plusieurs clients et plusieurs cargaisons), qui représente environ 40% des revenus du fret. A moins d'obtenir des subventions de l'Etat, alors que ce dernier cherche à favoriser le transport ferroviaire. "Sur une large majorité de trafics", cette activité n'est pas pertinente, explique cet audit. En cas d'arrêt, les cheminots seraient réaffectés sur les TGV ou les TER.

Ce rapport prévoit également que les pertes du fret devraient doubler en 2009, passant de 300 millions d'euros l'an passé à 600 millions d'euros cette année. Au premier trimestre, la branche Transport et Logistique de la SNCF a de fait enregistré une contraction marquée de son activité, avec une chute de 19% du chiffre d'affaires, à 1,65 milliard d'euros. Ce repli est dû à la baisse des volumes traités dans le fret dans un "environnement économique particulièrement dégradé sur les marchés de la sidérurgie, de l'automobile, de la chimie et du transport combiné", avait expliqué le groupe.