Crash du vol Air France AF447 : les premiers résultats de l'enquête

Par latribune.fr  |   |  467  mots
L'appareil serait arrivé entier au moment de l'impact. Les enquêteurs révèlent aussi une défaillance de communication entre les contrôleurs brésiliens et sénégalais. Ils ajoutent que les sondes Pitot ne sont pas les seules responsables de l'accident.

"L'avion n'a pas été détruit en vol". Alain Bouillard, responsable de l'enquête au Bureau d'analyse et enquête (BEA), est catégorique. D'après ses équipes, l'avion aurait heurté la surface de l'eau "en ligne de vol avec une forte accélération verticale". Ces conclusions ont été rendues possibles par l'analyse des déformations subies par les débris de l'appareil.

Selon le BEA, l'Airbus aurait touché la surface de l'eau avec le dessous du fuselage. La dérive, qui a été retrouvée fixée à la structure de l'avion, confirme ces conclusions. De même, les étagères où se trouvaient les plateaux repas ont été retrouvées au fond de leur meuble ce qui témoigne de la forte accélération verticale. D'après les enquêteurs, l'absence de gilet de sauvetage gonflé "montre que visiblement les passagers n'étaient pas préparés à un amerrissage".

Autre démenti : les sondes de vitesses Pitot, chargée de mesurer la vitesse en vol et mises en cause par les syndicats de pilote Air France, ne sont pas les seules responsables de l'accident. "C'est un élément ,mais ce n'est pas la cause de la catastrophe, a tenu à préciser Alain Bouillard. Nous sommes bien loin d'établir les causes de l'accident." Ces sondes, mises en causes dans les incohérences de vitesse de l'appareil et déjà responsables de neuf incidents de givrage entre mai 2008 et mai 2009, sont considérées comme étant l'un des facteurs du crash.

Le BEA révèle également qu'une défaillance de communication entre les centres de contrôle aériens sénégalais et brésiliens aurait entraîné un retard d'une à deux heures dans le déclenchement des recherches. "Il n'y a pas eu de transfert du vol entre les centres de contrôle", a indiqué Alain Bouillard. Lorsque l'A330 a quitté la zone aérienne des Brésiliens, ces derniers auraient dû appeler leurs collègues sénégalais, ce qui n'a pas été fait. De même, l'avion aurait du être appelé par la tour de Dakar. Un appel qui n'a jamais eu lieu.

"A 02h01, l'équipage a essayé, sans succès pour la troisième fois, de se connecter au système du contrôle de Dakar". A 2h14, l'appareil s'abîmait en mer. Le centre de contrôle de Dakar est connu pour ce genre de problèmes de connection. "Nous sommes en train de regarder cette difficulté de contact pour demander que le système s'améliore" ont tenu à préciser les enquêteurs.

En attendant les résultats des autopsies effectuées au Brésil sur les corps des victimes, le BEA prévoit de prolonger les recherches acoustiques des balises des boîtes noires jusqu'au 10 juillet.