Menace de grève dure des hôtesses et stewards d'Air France

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  481  mots
La totalité des syndicats de personnel navigants commerciaux sont prêts à débrayer pour quatre jours à partir du 28 mars. Ils s'opposent au projet de réforme du produit moyen-courrier censée stopper l'hémorragie sur cette partie du réseau secoué par les low-cost.

Le projet NEO d'Air France de réforme du produit moyen-courrier qui débutera le 28 mars prochain fait des vagues. Il pourrait même de s'accompagner d'une grève d'une partie des hôtesses et stewards de la compagnie.

Alors qu'un communiqué de Sud Aérien vient d'appeler à la grève, ce sont, selon nos informations, la totalité des organisations syndicales qui sont sur le pied de guerre. L'Unac a déjà informé la direction de son intention de débrayer à partir du 28 mars pour une durée illimitée. Le syndicat devrait s'aligner sur les quatre jours qui figurent dans le mot d'ordre de grève de l'UGICT-CGT. Très remontée également, l'intersyndicale regroupant le SNPNC, la CFTC et l'Unsa se dit dans une dynamique de grève. La CFDT que nous avons pu joindre aurait, elle, déposé un préavis cet après-midi.

Le retour des plats chauds passe mal

Tous s'opposent au projet NEO (new european offer) de refonte du moyen-courrier qui débutera fin mars et qui prévoit à terme 54 millions d'euros d'économies sur le personnel de cabine.Ils dénoncent en particulier le projet de la direction de retirer un membre d'équipage sur les Airbus A319, à partir de 2011 mais aussi sur les vols vers Alger. Le retour des plats chauds sur les vols de plus de 2h30 fait également l'objet de contestations. « Ces deux points sont incompatibles avec le protocole de services défini en 2004 », explique un syndicaliste. Et de préciser : « En 2004, on nous avait enlever les plats chauds parce qu'on retirait un PNC. Là on nous demande de remettre les plats chauds qui requiert davantage de temps avec un PNC en moins. C'est incompatible avec la qualité de service ».

Les syndicats sont également hostiles au projet de la direction de renégocier l'accord collectif 2008-2013, qui définit notamment les conditions de rémunération et de travail des PNC (personnel navigant commercial). Tous demandent le retrait de ces mesures, seul moyen, selon eux, d'éviter la grève. Celle-ci peut faire très mal. En témoigne le conflit de cinq jours pendant les vacances de la Toussaint 2007 qui en plus de l'énorme pagaille dans les aéroports a coûté plusieurs dizaines de millions d'euros.

Il reste encore deux réunions pour éviter le pire. Le 19 et le 26 mars. Mais il est apparaît difficile pour la direction de revenir en arrière. Le projet NEO (new european offer) est en effet censé stopper l'hémorragie sur le réseau moyen-courrier, fortement ébranlé par les compagnies à bas coûts. Outre la baisse des prix et une allègement du service en classe économique, il vise également à réduire les coûts.

Début mars, quatre syndicats des pilotes, tous minoritaires avaient débrayé. Egalement hostiles au projet NEO qui vise 66 millions d'euros d'économies sur les pilotes.