Les compagnies aériennes françaises demandent une baisse du coût du travail au futur chef de l'Etat

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  471  mots
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La fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam) dont Air France est un membre très influent, va envoyer dix propositions aux candidats à la présidentielle pour permettre au pavillon français d'être plus compétitif.

Un courrier avec dix propositions. C'est ce que va envoyer prochainement aux candidats à l'élection présidentielle, la fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam), le principal syndicat professionnel du secteur, dont Air France est l'acteur prédominant. L'objectif « est de trouver les réformes permettant au pavillon français de rester en première division » a indiqué ce mercredi Marc Lamidey, à la fois PDG de Brit Air, l'une des filiales régionales d'Air France, et président de la Commission développement durable de la Fnam, lors d'un colloque sur le bilan des quatre années d'engagements du secteur dans le cadre du Grenelle de l'environnement.

Selon Olivier Layec, délégué général de la Fnam, la part des compagnies aériennes tricolores dans le transport aérien français (trafic intérieur et trafic entre la France et l'étranger) a fondu de 11 points en dix ans, à 48 %. Ces dix propositions se regroupent autour de trois thèmes : restaurer la compétitivité du transport aérien français ; faire de la France la principale porte d'entrée en Europe des voyageurs étrangers ; et faire du développement durable une arme de compétitivité.

Décriée depuis des lustres par les acteurs français, Air France en particulier, la question de la compétitivité française est au c?ur des priorités. « Le transport aérien est un secteur fragile et fortement ouvert à la concurrence, a expliqué Marc Lamidey. Certains de nos concurrents n'ont pas les mêmes contraintes que celles qui pèsent sur le transport aérien français ». Sur ce point  Air France a toujours pointé du doigt les compagnies du Golfe, d'Asie ou du Turquie, mais aussi, en Europe, les transporteurs allemands et britanniques et irlandais. La Fnam demande ainsi une baisse des coûts du travail et, parmi toutes les requêtes, souhaite une réflexion sur le montant de la taxe d'aéroport et les coûts de sûreté.

Pour faire de l'Hexagone la principale porte d'entrée en Europe, le maintien des vols de nuit (question cruciale pour le transport de fret) a été évoquée. L'amélioration de l'accès aux aéroports parisiens et régionaux aussi.

Enfin, concernant le troisième volet (que le développement durable devienne une arme de compétitivité), la Fnam souhaite que le produit du système européen d'échanges de permis d'émissions (ETS), auquel fait partie le transport aérien depuis le 1er janvier, soit utilisé pour améliorer la performance environnementale du secteur et la préparation de l'arrivée des nouvelles technologies.
 

Par ailleurs, Air France, en grande difficulté, a convoqué un comité central d'entreprise le 10 février pour débuter la renégociation des accords d'entreprise du personnel afin d'augmenter la productivité des personnels.