Air France : la direction expulsée du CCE par les salariés

Par Fabrice GLISZCZYNSKI  |   |  377  mots
Plusieurs centaines de salariés ont perturbé le Comité central d'entreprise qui s'est tenu ce matin chez Air France. Neuf cars de CRS sont présents aux abords du siège social de la compagnie aérienne.

Comité central d'entreprise extrement tendu à Air France. Réuni ce matin pour la présentation du projet de la direction de dénoncer tous les accords d'entreprise, il a été envahi par plusieurs centaines de salariés de la CGT, de Sud Aérien majoritaiement et de syndicats de pilotes minoritaires. Les portes d'entrée du siège ont été cassées. Les CRS sont restés à l'intérieur des neuf cars, garés entre le siège et la cité dite PN, réservée aux personnels navigants.

Une heure et demi après avoir avoir envahi la salle du CCE qui était suspendu, les salariés ont exigé de la direction qu'elle quitte les lieux, ce qu'elle a refusé de faire pendant un moment avant de céder, a constaté un journaliste de l'AFP. Ce dernier a remarqué des sifflets et des huées de la part des manifestants qui scandaient "on est chez nous, on est chez nous" et qui ont fait une haie d'honneur aux membres de la direction qui ont dû quitter les lieux. Alexandre de Juniac, le nouveau PDG d'Air France  n'était pas présent.
 

Une belle entrée en matière pour le nouveau directeur des ressources humaines, Xavier Broseta, que Jean-Claude Cros, actuel DRH, venait de présenter.

La compagnie considère que le CCE a eu lieu dans la mesure où les documents ont été distribués et l'ordre du jour annoncé.

 "Il n'est plus temps de tergiverser"

Ces incidents en disent long sur le ton des négociations qui vont s'engager. La direction entend augmenter la productivité et apporter plus de flexibilité du travail. Alexandre de Juniac, le nouveau PDG de la compagnie aérienne, veut aller vite. Il souhaite terminer la négociation d'ici le mois de juin. "Nous devons limiter le temps de la renégociation - malheureusement, nous n'avons pas beaucoup de temps - quand on a un résultat d'exploitation négatif de plusieurs centaines de millions d'euros, il est temps de prendre le sujet à bras le corps. Il n'est plus temps de tergiverser", avait-il indiqué. Ce CCE intervient après quatre de jours de grève contre le projet de loi contre l'encadrement du droit de grève dans le secteur.