Les pilotes d'Air France veulent eux aussi bénéficier des aides au départ

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  377  mots
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L'annonce d'Air France sur les 5122 suppressions de postes espérées d'ici à fin 2013 agace le SNPL. Le syndicat national des pilotes de ligne demande à ce que les pilotes puissent bénéficier des aides au départ comme le personnel au sol.

L'annonce d'Air France de sa volonté de supprimer 5.122 postes d'ici à 2013 fait tousser le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL). Selon des sources internes au syndicat, ce dernier demande à ce que les pilotes bénéficient eux aussi des aides au départ « comme tout le monde », alors qu'ils sont concernés au même titre que les stewards et hôtesses par des mesures de partage du temps de travail. "Le SNPL Air France ALPA déplorerait le fait que les pilotes puissent être, une fois de plus,exclus de ce dispositif. Car nombreux sont les pilotes susceptibles de se porter candidat à une
aide au départ volontaire et donc en capacité de contribuer à la résorption rapide d'un sureffectif actuellement estimé à 238 personnes.En excluant à nouveau les pilotes des aides au départ volontaire, la direction d'Air France ferait perdurer une situation injustifiée"; indique le SNPL dans un communiqué.

D'autant plus que leur sureffectif actuel a été le seul à avoir été montré du doigt par le communiqué de presse d'Air France. « C'est une méthodologie curieuse », déplore t-on au sein du SNPL. « Pourquoi identifie t-on le sureffectif pilotes actuel (248 personnes fin 2011, selon la direction qui s'ajoutent aux 212 qu'entraineront les mesures de productivité) et pas celui des autres catégories », s'interroge un pilote, agacé, de voir certains commentaires assurant que les pilotes avaient fait pression pour ne pas faire les mêmes efforts que les autres.

18 mois de salaires peut atteindre une enveloppe de 300.000 euros bruts
En fait, si les pilotes ne sont pas concernés par les aides au départ, c'est que que ce dispositif coûterait très cher alors que le sureffectif est relativement peu coûteux. En effet, leur rémunération à la tâche (au-delà d'un fixe qui représente grosso modo un tiers de leur salaire, ils sont payés à l'heure). En outre, en cas de reprise, l'absence de pilotes pourrait être préjudiciable à la compagnie.  La  direction refuse d'aider les départs des pilotes en raison du coût élevé. Pour un pilote, il faut au moins 18 mois de salaires pour qu'un pilote accepte de partir. Ce qui peut atteindre 300 000 euros (brut) par tête. 30 millions pour cent pilotes. On comprend les réticences de la direction.