Aéroport Notre-Dame-des-Landes : l’arrêt du projet n’entraînerait pas d’économies

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  441  mots
Selon la Direction générale de l'aviation civile, le maintien de l'aéroport Nantes Atlantique coûterait presque aussi cher que Notre-Dame-des-Landes en raison des coûts d'adaptation pour absorber un trafic de 9 millions de passagers.

Trop cher le futur aéroport Notre-Dame-des-Landes ? A peine plus que le maintien de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique répond la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) dans une étude rendue publique mercredi. Son adaptation pour absorber à une hausse attendue du trafic de 4 millions, à 9 millions de passagers coûterait 825 millions d'euros . Une deuxième aérogare devrait être construite. Les bâtiments et équipements nécessaires au fonctionnement de l'aérodrome devraient tous, à l'exception de la tour de contrôle, être déplacés.

"C'est presque aussi cher qu'un aéroport neuf, a expliqué le directeur du transport aérien à la DGAC, Paul Schwach, un peu moins cher quand même que Notre-Dame-des-Landes, mais je rappelle que, pour celui-là (l'actuel aéroport, ndlr) on n'aurait qu'une seule piste avec des problèmes d'exploitation", a-t-il souligné. "Et puis surtout, on aurait toujours un aéroport très inséré dans la ville, avec beaucoup de nuisances autour, alors que le projet de Notre-Dame-des-Landes en a énormément moins".

S'il était calibré pour 9 millions de passagers (il l'est pour 4 millions à l'ouverture) Notre-Dame-des-Landes reviendrait à 807 millions d'euros, rien que pour le génie civil et la navigation aérienne, sans compter les achats de terre depuis le début du projet, qui n'ont pas été chiffrés. Les opposants contestent cependant ce montant et estiment qu'il pourrait atteindre 3 milliards d'euros en comptant les infrastructures ferroviaires. La synthèse de l'étude de la DGAC n'évoque pas Notre-Dame-des-Landes.

Piste pas conforme

La DGAC affirme que "l'état de la piste n'est pas conforme à la réglementation et aux recommandations" de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI). "La planéité de la piste n'est pas satisfaisante. Son profil en long montre plusieurs creux et bosses, avec des écarts de près de trois mètres", soulignent les rédacteurs de l'étude. "La direction de la sécurité de l'aviation civile Ouest a accepté une dérogation provisoire dans l'attente du transfert prochain de l'activité aéronautique vers l'aéroport du grand ouest (nom du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ndlr)", ajoutent-t-ils.

Allongement de la piste

"Dès l'horizon de 5 millions de passagers (qui serait atteint peu après 2020, selon les projections de la DGAC, ndlr), la piste, l'ensemble des voies de circulation et des aires de stationnement des avions seront à rénover". A long terme, dans une perspective de 9 millions de passagers, "un allongement de la piste à 3.600 mètres devra être programmé" pour pouvoir accueillir tous les types d'avions. Une telle réfection impliquerait une fermeture de la piste, donc de l'aéroport de Nantes, pendant "trois à six mois", affirme la DGAC.