SNCF, RATP... : faut-il plus de caméras de surveillance dans les transports en commun ?

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  621  mots
Selon une étude IFOP, un usager sur deux se sent souvent ou parfois en insécurité. 92% des Français se déclarent favorables à l'augmentation du nombre de caméras de vidéo-surveillance.

Les Français ont-ils peur quand ils prennent les transports en commun ? Selon un sondage Ifop pour le compte d'Axis Communication, une société informatique suédoise qui propose des solutions de caméras de surveillance, 49% des usagers des transports en commun se sentent souvent ou parfois en insécurité sur les lignes qu'ils utilisent. Et parmi eux, il n'y a aucune différence entre les hommes et les femmes.

"Ce sentiment, assez répandu sur le territoire (hormis dans le sud-ouest, où il est moins net) est particulièrement présent auprès des jeunes de moins de 25 ans (59%), des habitants de la région parisienne (59%) et des utilisateurs du TER (57%)", explique l'étude. Ce sont en effet eux les plus gros utilisateurs. En outre, le sentiment d'insécurité est corrélé à la couleur politique. Il est en effet de 43% chez les sympathisants de gauche, quand il s'élève à 53% chez les sympathisants de droite pour grimper à 60% pour ceux du Front National.

Réalité différente

A la SNCF, on constate une différence entre le sentiment d'insécurité et la réalité. "Celle-ci est plutôt bonne car les efforts payent alors que le sentiment de sécurité n'est pas au rendez-vous", regrettait le secrétaire général de l'entreprise ferroviaire Stéphane Volant lors d'un bilan sur la sûreté à l'occasion du séminaire de presse du groupe du 16 au 18 octobre.

Sur les 12 mois glissants, les actes pénalisant les clients (vols, insultes, agressions physiques) ont diminué de 5%, ceux pénalisant les agents de 4%. Chaque jour, la SNCF constate en moyenne 130 actes de malveillance et 21 victimes d'atteintes physiques.

Les passagers s'adaptent

Ce sentiment conduit quasiment 2/3 des passagers à modifier leurs comportements dans les transports, notamment les femmes, les jeunes et les habitants de la région parisienne. Cela passe par ne pas prendre les transports en commun le soir à partir d'une certaine heure, à se débrouiller pour ne pas être seul dans un wagon, à ne pas utiliser certains transports réputés mal fréquentés… .

En revanche, les deux facteurs rassurants pour les usagers sont la qualité de l'éclairage (pour 92% d'entre eux), la propreté et l'entretien (87%), la présence humaine (vigiles, police, présence d'autres passagers autour de 87%), puis, comme premier dispositif technique, les caméras de surveillance. « 84% des voyageurs considèrent qu'elles améliorent leur perception de la sécurité dans les transports », explique Olivier Landel, directeur du développement en Europe du Sud d'Axis Communications. « La vidéo protection rassure les clients et inquiète les nuisibles », renchérit Stéphane Volant.

Ne pas créer un climat anxiogène

Enfin, Axis, "alors qu'un rapport sénatorial prône un moratoire sur la vidéosurveillance, "cette étude démontre que les Français se déclarent majoritairement favorables à l'augmentation du nombre de caméras de vidéosurveillance dans les parkings (93%), les transports en commun (92%), les lieux publics en ville et les commerces (82%). "Il y a une quinzaine d'années, l'opinion était très clivée sur la question de savoir s'il fallait ou pas mettre en place des systèmes vidéo surveillance.

Aujourd'hui, l'opinion a évolué. La question n'est plus de savoir s'il les faut ou pas mais s'il faut les augmenter" assure-t-on chez Axis. Reste néanmoins  à ne pas créer un climat anxiogène qui renforcerait le sentiment d'insécurité, souligne un observateur.

La SNCF compte 9.200 caméras dans 409 gares et 14 360 caméras dans 857 rames. Au total, selon le dernier rapport de la Cnil (2012) cité par Axis, il y aurait près de 935.000 caméras de surveillance en France, contre 5,9 millions en Grande-Bretagne.

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>>> FOCUS Etude sur les Français et le sentiment d'insécurité dans les transports publics