Le conflit s'envenime après dix jours de grève à la SNCM

Par latribune.fr  |   |  421  mots
Des salariés de la SNCM votent le prolongement de la grève à bord du "Danielle Casanova" à Marseille, faisant entrer le 3e conflit de l'année dans son 10e jour. Reuters
La compagnie maritime est plombée par la grève qui dure depuis dix jours et irrite les commerçants et producteurs corses.

La colère monte sur les côtes corses. Le mouvement entamé le 24 juin à l'initiative de tous les syndicats de la SNCM à l'exception du Syndicat des travailleurs corses (STC) ne faiblit pas: aucun des huit navires de la société n'a transporté le moindre passager vers ou au départ de la Corse ou du Maghreb, et la CGT, qui a reconduit la grève jeudi, promet même de "nouvelles actions".

Affrontements aux jets d'eau et de pierres

Face à ce blocage, des heurts ont eu lieu jeudi soir à Porto-Vecchio (Corse-du-Sud) entre des grévistes de la SNCM et des commerçants qui protestent contre la paralysie du trafic avec le continent.

Des transporteurs, agriculteurs ou hôteliers ont jeté des pierres en direction du navire Jean-Nicoli tandis que les personnels grévistes ripostaient à coup de jets d'eau.

Les protestataires corses ont appelé les pouvoirs publics à prendre des mesures face à une grève "paralysant pour la première fois l'économie corse en pleine saison touristique, entraînant des conséquences économiques incalculables, en terme financier, d'emploi, d'image".

500.000 euros de pertes par jour

La SNCM réalise traditionnellement au cours de cette période estivale plus de la moitié de son chiffre d'affaires annuel. La direction assure que "pratiquement personne n'a été laissé complètement en détresse grâce à un gros travail d'information, via l'envoi de plus de 7.000 SMS, et de recherche de solution". Mais les réservations avaient déjà chuté de 10% avant la grève. Le direction déclare perdre "environ 500.000 euros par jour et cela risque d'augmenter avec la pleine saison", relève la direction.

"Il faut savoir arrêter une grève", a donc mis en garde mardi le nouveau patron de la compagnie, Olivier Diehl, n'hésitant pas à évoquer une possible "liquidation" de la SNCM si le conflit devait perdurer.

Le plan industriel au cœur de la discorde

Les marins réclament toujours à l'Etat et aux actionnaires des assurances sur la mise en oeuvre du plan industriel de l'ancienne direction de la compagnie. L'actionnaire principal Transdev en a repris le contrôle le mois dernier avec la nomination d'un nouveau président du directoire, Olivier Diehl.

Ce plan signé en juin 2013 prévoit la suppression de 500 emplois sans licenciement sur 2.600 et le renouvellement de la flotte avec l'achat de quatre navires. Mais Transdev et Veolia, qui souhaitent se désengager, ont une nouvelle fois refusé de le mettre en oeuvre lors d'un premier conseil de surveillance de la SNCM qui s'est tenu vendredi dernier.