Aéroports de Paris veut faire de Roissy le leader européen en 2020

Par F.G.  |   |  514  mots
Le gestionnaire des aéroports parisiens propose d'investir 3,1 milliards d'euros au cours du prochain contrat de régulation économique 2016-2020. A cet horizon, la direction vise le premier rang européen pour Paris-Charles de Gaulle.

Aéroports de Paris (ADP) a détaillé lundi sa proposition pour le prochain contrat de régulation du gestionnaire des aéroports parisiens 2016-2020 qui doit être signé cette année avec l'Etat. Un sujet toujours très tendu entre les aéroports et les compagnies aériennes puisque un tel contrat précise le niveau d'investissements prévus durant cette période de cinq ans, la hausse des redevances pour les financer avec une structure tarifaire déterminée, le tout tenant compte des prévisions de trafic de passagers et de marchandises sur cinq ans et des efforts de productivité d'Aéroports de Paris.

Les compagnies hostiles aux hausses de redevances

Alors que l'ensemble des compagnies aériennes sont vent debout sur l'augmentation des redevances d'ADP 2015 (2,4%), le gestionnaire de Roissy et d'Orly a proposé une hausse de redevances de 1,75% par an (hors inflation) entre 2016 et 2020 pour financer 3,1 milliards d'euros d'investissements au cours de cette période.

Une enveloppe sans précédent, puisqu'elle progresse d'un milliard d'euros par rapport au CRE en cours (2010-2015), lequel avait faisait l'objet d'investissements très lourds avec l'ouverture du satellite S4 en 2012 à Roissy Charles-de-Gaulle. Ce montant sera essentiellement consacré à la réalisation d'opérations de maintenance (1,1 milliard d'euros), à l'optimisation des capacités des terminaux (jonction des aérogares ouest et sud d'Orly, raccordements des satellites internationaux d'embarquement à CDG1...) ainsi qu'au fonctionnement du hub. Ceci dans le but d'éviter de différer ces investissements sur le CRE 2021-2025 qui sera probablement marqué par l'ouverture en 2024 de la première tranche d'un nouveau terminal à Roissy, le terminal 4.

107,5 millions de passagers en 2020 à Paris

En effet, avec la croissance de 2,5% par an du trafic passagers attendue dans les aéroports parisiens entre 2016 et 2020, ADP compte accueillir 107,5 millions de passagers en 2020, dont 78,5 à Roissy. Outre les prévisions de trafic qui détermine le montant des redevances prélevées aux compagnies aériennes, Aéroports de Paris promet des économies «sans précédent », de 150 millions d'euros sur la durée du CRE. Le non remplacement d'un départ à la retraite sur deux est par exemple proposé.

Avec ce CRE, Aéroports de Paris entend rester compétitif par rapport à ses concurrents européens et hisser Paris-Charles de Gaulle au premier rang européen à l'horizon 2020.

"Nous souhaitons être le leader en Europe. Nous sommes actuellement derrière Londres-Heathrow en nombre de passagers mais nous enregistrons plus de mouvements d'avions et nous avons du potentiel en terme de capacités", a souligné Edward Arkwright.

Franck Goldnadel, directeur général adjoint et responsable de Charles de Gaulle, ajoute que les propositions visaient à rendre les plateformes parisiennes plus attractives et à encourager les compagnies les plus dynamiques et performantes.En diminuant le poids des redevances sur les passagers internationaux, ADP compte favoriser la croissance des compagnies long-courriers, et dynamiser le trafic en correspondance à Paris-Charles de Gaulle, en particulier le hub de SkyTeam, a-t-il expliqué.

En 2014, Roissy a enregistré 63,8 millions de passagers contre 73,4 millions pour Londres-Heathrow. Mais le nombre de passagers en correspondances a diminué de 0,6% à Paris quand il a progressé de 2,5% à Londres.