Air France : les hôtesses pourront refuser d'être affectées sur Paris-Téhéran

Par F.G.  |   |  459  mots
La direction a présenté aux syndicats un dispositif d'exception qui permettra aux hôtesses affectées sur le vol Paris-Téhéran, et qui refuseraient de porter le foulard à la sortie de l'avion, d'être affectées sur un autre vol.

Si la polémique sur le type d'avion à positionner sur la ligne Paris-Téhéran, qu'Air France rouvrira le 17 avril, avait provoqué beaucoup de tensions au sein de la direction d'Air France (le choix de l'A320 du Pdg d'Air France, Frédéric Gagey, désavoué par Air France-KLM, favorable à un A330) mais s'était peu répandue, celle de l'obligation pour les hôtesses affectée sur cette ligne de porter un voile à la descente de l'avion fait grand bruit.

En interne, une polémique est apparue après l'envoi d'un mémo de la direction "où on nous demande de mettre un pantalon, une veste longue et surtout d'utiliser le foulard de notre uniforme en le portant en voile à l'arrivée à Téhéran", a expliqué à l'AFP Caroline Rolland, déléguée CGT (non représentatif chez les navigants).

Rencontre avec les syndicats

La direction d'Air France a rencontré  les syndicats ce lundi après-midi pour "leur présenter le dispositif d'exception que nous allons mettre en place, qui permettra que toute femme qui serait affectée sur le vol Paris-Téhéran et qui, pour des raisons de choix personnel, refuserait de porter le foulard à la sortie de l'avion, serait réaffectée sur un autre vol, sur une autre destination, donc ne serait pas dans l'obligation de faire ce vol sur Téhéran", a déclaré le DRH d'Air France, Gilles Gateau sur Europe1, avant la réunion.

"Ce n'est pas Air France qui décide en cette matière", a-t-il indiqué, rappelant que les "équipages sont évidemment tenus de respecter la loi du pays dans lequel ils se trouvent".
"Le principe, à Air France comme sur toutes les compagnies, c'est que les personnels navigants ne choisissent pas leur destination. Ceci dit, là, on voit bien qu'il y a un problème particulier, une sensibilité particulière", a-t-il reconnu, ajoutant avoir "été à l'écoute de ces femmes et de cette sensibilité".

Volontariat


"La direction a accepté nos demandes", s'est réjouie Flore Arrighi, la présidente de l'Union des navigants de l'aviation civile (Unac) d'Air France, à l'issue de la réunion.

Le syndicat a obtenu que les hôtesses puissent refuser cette mission sans conséquence sur leur planning, leur rémunération ou dans leurs dossiers professionnels", a-t-elle expliqué.

D'après l'Unac, c'est "une procédure que l'entreprise connaît bien" pour l'avoir mise en place à Conakry à l'époque du risque Ebola, ou à Tokyo après l'accident nucléaire de Fukushima.

En revanche, pour les autres destinations desservies par Air France, "ça ne peut pas reposer dans tous les cas sur des volontariats", y compris vers l'Arabie Saoudite où "il n'y a jamais eu une difficulté de (ce) type", a souligné Gilles Gateau.