Autolib' : un arrêt progressif du service d'ici au 31 juillet

Par Nabil Bourassi  |   |  462  mots
Autolib' cessera définitivement son activité le 31 juillet. (Crédits : Benoit Tessier)
Le service de voitures en libre-service Autolib’ s’arrêtera le 31 juillet après une diminution progressive du nombre de véhicules et de stations disponibles à partir du 2 juillet, selon des sources syndicales. Plus tôt ce lundi matin, le groupe Bolloré avait menacé la ville de Paris de cesser, dès le soir même, l'activité d'Autolib' en cas de non accord juridique.

(Article publié le 25 juin à 12h01, mis à jour à 18h12)

Le nombre de véhicules électriques en libre-service et de stations disponibles à Paris diminuera progressivement à partir du 2 juillet, avant la cessation définitive d'Autolib' le 31 juillet prochain, assure le syndicat Autolib' Vélib' Métropole. Ce dernier explique le choix d'une sortie progressive de la flotte de véhicules pour "permette au groupe Bolloré de reclasser dans de bonnes conditions et dans le respect du dialogue social les 254 salariés dont il a la responsabilité."

D'après Le Parisien, plus tôt dans la matinée, le groupe Bolloré aurait menacé la ville de Paris d'arrêter le service Autolib' dès ce lundi 25 juin au soir. Une réunion avait même eu lieu pour déminer une situation explosive qui aboutirait à la fin du service pour 150.000 abonnés. Pour le groupe Bolloré, qui exploite depuis 2011 ce service de voiture électrique en libre service, la résiliation du contrat avec le syndicat qui réunit la ville de Paris et une centaine de communes de son agglomération, aurait été à l'origine de cette menace.

"Nous avons reçu la résiliation officielle du contrat de la part du syndicat vendredi 22 juin. Sans accord juridique pour pouvoir poursuivre le service quelques semaines, jusqu'à fin juillet, - ce que nous souhaitons -, nous serons obligés d'arrêter ce lundi soir", expliquait un porte-parole du groupe Bolloré au quotidien parisien.

La ville de Paris a engagé la procédure de résiliation du contrat et de délégation de service public, après avoir reçu, fin mai, du groupe Bolloré, une facture de près de 300 millions d'euros sur l'ensemble de la concession (12 ans, jusqu'en 2023). D'après la maire de Paris, cette facture est exorbitante selon les prévisions initiales et certains audits.

La ville de Paris veut prolonger le service

Le groupe Bolloré a indiqué qu'il porterait l'affaire devant la justice. Il s'agit de régler plusieurs aspects : l'avenir des 500 salariés d'Autolib', la suite à donner aux contrats actuels, le transfert des actifs (les stations de recharge notamment), mais également le règlement de la dette, et le préjudice pour la résiliation prématurée et unilatérale du contrat. De son côté, la ville de Paris est prête à poursuivre le combat sur le terrain judiciaire, même si elle souhaitait que le service continue encore quelques semaines (jusqu'à fin juillet selon certaines sources), le temps de régler et éventuellement de trouver un accord avec le groupe Bolloré, mais également pour déployer de nouveaux services de voitures en libre-service. Renault et le groupe PSA doivent proposer les jours prochains, leur propre offre afin de prendre la suite d'Autolib'.

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