Catastrophe de Gênes : le concessionnaire promet de reconstruire le viaduc (Autostrade)

Par latribune.fr  |   |  576  mots
(Crédits : Reuters)
Les dirigeants d'Autostrade per l'Italia ont annoncé samedi que 500 millions d'euros étaient déjà prêts pour aider la ville et reconstruire l'ouvrage.

Les dirigeants d'Autostrade per l'Italia, société concessionnaire de l'autoroute A10 en Italie sur laquelle se trouvait le viaduc qui s'est effondré mardi à Gênes faisant 40 morts, a annoncé qu'elle allait constituer un fonds de 500 millions d'euros pour financer la reconstruction du pont, réparer les dégâts et indemniser les familles des victimes ainsi que les sinistrés.

"Le viaduc était en bonne santé", dit le patron d'Autostrade

Une fois les autorisations obtenues, huit mois seront nécessaires pour reconstruire dans le cadre d'un "projet solide et réalisable qui répondra rapidement aux besoins de la ville", a promis le directeur généra Giovanni Castelluccl,selon lequel le viaduc Morandi était "en bonne santé".

L'entreprise italienne est sous le feu des critiques du nouveau gouvernement, bien que le ministère des Transports soit également responsable de la sécurité des concessions routières privées. Le gouvernement a entamé vendredi soir le processus de révocation de celles d'Autostrade per l'Italia, qui gère 3.000 km d'autoroutes en Italie, dont l'A10.

Le débat sur les responsabilités de la catastrophe fait rage alors que les secouristes sont toujours à la recherche des disparus. Une journée de deuil national a été décrétée et l'état d'urgence instauré dans la capitale de la Ligurie, où se trouve le premier port d'Italie.

Problème lié aux haubans?

Un tribunal de la ville devra établir les raisons pour lesquelles ce viaduc construit il y a 51 ans s'est effondré, alors que les experts avancent l'hypothèse d'un problème lié aux haubans enchâssés dans le béton. Une étude commandée l'an dernier par Autostrade avait mis au jour des problèmes de stabilité de l'ouvrage, a déclaré vendredi le directeur du département universitaire qui a réalisé cet audit, confirmant des informations de presse.

L'audit, effectué en novembre 2017 par des experts de l'Ecole polytechnique de Milan, avait notamment mis en exergue l'état des haubans. "L'étude a mis en lumière une anomalie et a recommandé des investigations plus poussées en la matière", a dit Stefano Della Torre à Reuters.

Dans leur rapport, les experts estiment qu'il est possible que des phénomènes de corrosion aient joué. Mais l'une des particularités du pont Morandi, inauguré en 1967, tient au fait que les câbles sont coulés dans du béton, ce qui rend leur contrôle difficile.

"La rupture de l'un de ces haubans est une hypothèse de travail sérieuse", a déclaré Antonio Brencich, professeur à l'Université de Gênes et membre de la commission des transports chargée de déterminer les causes de l'accident. "Il y a des témoignages et des vidéos qui vont dans cette direction", a-t-il ajouté.

"Il est évident que quelqu'un n'a pas fait son travail concernant la maintenance. Le concessionnaire a une responsabilité qui semble très grave", a dit le ministre des Transport, Danilo Toninelli, dans un entretien accordé à La Stampa. Son ministère a donné 15 jours à Autostrade pour apporter la preuve que la compagnie a bien rempli toutes ses obligations contractuelles.

"La situation technique est tellement complexe qu'il incombe au système judiciaire de comprendre ce qui s'est passé, pourquoi et dans quelles conditions", a quant à lui estimé Giovanni Castellucci, lequel s'est engagé à coopérer pleinement avec les autorités pour que des enquêtes "rapides et approfondies" puissent être menées à bien.